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Les deux squelettes surnommés "les amoureux de Modène" sont en fait des hommes

Image d'illustration de la ville de Modène, en Italie.

Image d'illustration de la ville de Modène, en Italie. - Wikimédia

Deux squelettes antiques, enterrés main dans la main, ont été surnommés "les amoureux" ou "les amants de Modène", les scientifiques supposant qu'il s'agissait d'un couple homme-femme. D'après une récente étude, ils s'agit en réalité de deux hommes.

La photo de ces deux squelettes, main dans la main, avait été diffusée en 2011. Cette année-là, ces deux corps ont été retrouvés dans un palace de Modène, dans la région italienne d'Émilie-Romagne. "Selon des observateurs, la femme semble regarder amoureusement ce que les scientifiques pensent être son partenaire", avait écrit le journal britannique Daily Mail à l'époque.

Les deux squelettes sont en fait tous les deux de sexe masculin, affirme une étude de chercheurs de l'université de Bologne, publiée mercredi dans le journal scientifique Nature.

Les chercheurs n'avaient pas pu clairement déterminer le sexe des squelettes à l'époque de la découverte, car ils étaient "mal préservés". Grâce à une étude de l'émail des dents, les chercheurs affirment aujourd'hui qu'il s'agit de de deux corps masculins.

"Nous avons pu extraire des protéines de l'émail dentaire des deux individus (âgés d'environ 1600 ans) et les classer assurément en tant qu'hommes", écrivent les scientifiques dans l'article de Nature.

"Des compagnons de guerre morts ensemble"

"Nous suggérons que cette sépulture des 'Amants de Modène' représente une expression volontaire d'engagement entre les deux individus", expliquent-ils ensuite.

Plusieurs autres corps ont été retrouvés autour de ces deux hommes mystérieux, portant des blessures, ce qui laisse penser aux chercheurs que les "amoureux" ont été enterrés au sein d'un cimetière de personnes mortes à la guerre. En ce sens, les deux individus pourraient être des "compagnons ou amis de guerre morts ensemble".

Il s'agit, pour le moment, d'une supposition. Cette découverte pourrait en revanche provoquer une avancée majeure "dans notre compréhension des pratiques funéraires de la fin de l'Italie antique", écrivent les chercheurs.

Salomé Vincendon