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Le trafic aérien reprend très lentement en France

Panneau d'information à l'aéroport d'Orly. Le trafic aérien a repris très lentement en France, après cinq jours de paralysie provoquée par le nuage de cendres volcaniques islandais. /Photo prise le 20 avril 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes

Panneau d'information à l'aéroport d'Orly. Le trafic aérien a repris très lentement en France, après cinq jours de paralysie provoquée par le nuage de cendres volcaniques islandais. /Photo prise le 20 avril 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes - -

PARIS - Le trafic aérien a repris très lentement en France, après cinq jours de paralysie provoquée par le nuage de cendres volcaniques islandais....

PARIS (Reuters) - Le trafic aérien affecté par le nuage de cendres volcaniques devrait connaître une amélioration sensible ce mercredi en France et un retour à la normale est prévu pour les prochains jours, a déclaré le ministre de l'Ecologie et des Transports, Jean-Louis Borloo.

La compagnie Air France-KLM a annoncé que 100% de ses long-courriers devraient voler mercredi. Le gouvernement a donné la priorité au rapatriement des Français bloqués à l'étranger, qui devraient être tous rentrés en France dans les prochaines 48 heures.

"Il n'y a pas a priori de grosse inquiétude à avoir", a assuré Jean-Louis Borloo à l'issue d'une réunion interministérielle, estimant que la France était le pays affecté par le nuage venu d'Islande où le plus grand nombre d'avions volaient.

Environ 90% des long-courriers prévus mardi ont pu voler et l'objectif pour les moyen-courriers est de passer de 30% à environ 60% mercredi.

Les voyageurs bloqués qui ont fait appel à des tour-opérateurs, soit 75.000, seront aux deux-tiers rapatriés à minuit mardi, a indiqué Jean-Louis Borloo.

"Nous espérons 100% dans les 48 heures", a-t-il ajouté, en précisant que les voyageurs bloqués en Egypte, au Mali ou au Maroc étaient soit rentrés, soit en partance pour la France.

Pour les voyageurs individuels, "c'est en train de se résorber" et tous serons revenus dans les deux à trois jours qui viennent, a poursuivi le ministre.

LOURDES PERTES FINANCIÈRES

A l'issue d'une réunion avec les représentants des compagnies aériennes et des tour-opérateurs, le secrétaire d'Etat au Commerce, Hervé Novelli, a estimé de son côté que les perturbations avaient pour l'instant coûté 200 millions d'euros aux professionnels du secteur en France.

"On chiffre du côté des compagnies aériennes à près de 150 millions d'euros la perte de marge enregistrée et à 30 millions d'euros pour les tour-opérateurs à ce jour", a-t-il précisé, ajoutant qu'il présenterait lundi prochain des mesures d'aide aux petites entreprises les plus touchées.

"Nous allons mobiliser tous les moyens de l'Etat qui ont été mis en place pour soutenir la croissance économique. Je pense à (la banque publique de financement des PME NDLR) Oseo, à la médiation du crédit, à la médiation de la sous-traitance", a poursuivi le secrétaire d'Etat au Commerce, évoquant aussi un étalement des charges sociales.

Pour les compagnies aériennes, il a souligné que "les aides directes, notamment dans le transport aérien, obéissaient à des règles européennes" et qu'il revenait à l'Europe de décider d'éventuelles mesures en ce sens.

Le président de l'Association française des tour-opérateurs, René-Marc Chikli, a demandé "des aides pour la trésorerie et le remboursement des dépenses engagées pour (aider) nos clients".

Les tour-opérateurs ont engagé des frais pour leurs clients bloqués dans les aéroports et subissent un manque à gagner dû à l'absence de réservations. Le secteur est d'autant plus pénalisé qu'environ un quart des réservations sont faites au dernier moment.

L'aide aux compagnies aériennes se fera sous la surveillance de la Commission européenne et concernera plutôt les compagnies de taille moyenne.

"Après 18 mois vraiment très très durs, de nombreuses compagnies sont à bout", a dit lundi David Henderson, de l'Association européenne des compagnies aériennes. "Une suspension de leur activité de cinq à dix jours ne sera pas supportable pour elles."

Air France-KLM a estimé de son côté lundi avoir perdu 35 millions d'euros par jour.

Clément Guillou, Yves Clarisse et Jean-Baptiste Vey, édité par Jean-Michel Bélot