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Le spationaute Thomas Pesquet espère retourner "bientôt" dans l'espace

Thomas Pesquet a donné ce lundi sa première conférence de presse depuis son retour sur Terre. Le spationaute français a évoqué sa rentrée atmosphérique, qu'il a comparée à un film de science-fiction. Et a confessé espérer retourner au plus vite dans l'espace.

"Ça va très bien, je suis très content d'être de retour." Thomas Pesquet a donné ce lundi à Cologne, en Allemagne, sa première conférence de presse depuis son retour sur Terre vendredi. Le spationaute français, qui a passé six mois dans la Station spatiale internationale, a assuré que si, juste après l'atterrissage, son équilibre n'était "pas très bon" et qu'il avait des vertiges, au bout de douze heures il était "opérationnel" et pouvait marcher.

Le retour sur Terre, "un côté montagnes russes"

Thomas Pesquet, qui s'est entraîné pendant sept ans avant de s'envoler pour l'espace, a également évoqué son retour sur Terre dans la capsule Soyouz. Et selon lui, si ce voyage s'est passé "de manière assez sereine, on avait beaucoup répété au simulateur", la rentrée atmosphérique a tout de même été brutale, voire cinématographique. "Il y a eu 20-25 secondes où la capsule est brinquebalée dans tous les sens, avec un côté fête foraine, montagnes russes."

"Un côté feu d'artifice (...) on voit des étincelles partir du côté des hublots. Au fur et à mesure, les hublots se carbonisent, parce que la température atteint 1500 degrés. On est dans un plasma un peu rouge, ça fait vraiment science-fiction, je me croyais dans un film."

"Je sentais le savon des gens qui venaient nous chercher"

Qu'a-t-il ressenti lors de sa première bouffée d'air frais? "Un soulagement", après son atterrissage au Kazakhstan. Et "une overdose de sensation de tous les sens en même temps".

"L'odeur de la steppe, de l'herbe mouillée. Des couleurs, comme regarder la télé avec le contraste à fond. Je sentais même le savon des gens qui venaient nous chercher. On a le sens de l'odorat inhibé et on n'a pas été super propre durant six mois", a-t-il souri.

Petite difficulté pour Thomas Pesquet depuis son retour sur Terre: la gravité. "Chaque mouvement me coûte", a indiqué le spationaute âgé de 39 ans.

"Vendredi, j'avais l'impression que chaque fois que je levais le bras, je tirais sur un gros élastique. La sensation de flotter, de légèreté me manque (...) Pour s'habiller en orbite, on saute dans son pantalon, on met les deux jambes en même temps, c'est hyper facile. Sur terre, c'est un des trucs les plus difficiles que j'ai fait depuis samedi. (Dans la Station, ndlr) on peut déplacer des charges très lourdes, on peut s'envoyer un équipement de 500 kilos en le poussant du bout du doigt."

"La mission ne s'est pas encore arrêtée pour moi"

Ses premiers petits plaisirs depuis son retour sur Terre: "Retrouver ma compagne, c'est ce qui m'a manqué le plus pendant ma mission." Ses collègues de l'ESA lui avaient préparé des surprises, dont du fromage. "Manger du fromage, ça fait cliché du Français, les coéquipiers américains se moquaient de moi." Ainsi que sa première douche, "je l'ai prise assis sur un tabouret, car au début l'équilibre n'était pas génial, et a duré dix minutes".

Son programme dans les prochains jours sera "chargé", a-t-il assuré, se disant déjà "bien occupé". "J'ai encore la tête dans le guidon (...) Il va falloir terminé la mission", avec de nombreuses expériences scientifiques qui vont durer plusieurs semaines à Cologne mais aussi à Houston, aux États-Unis, et à Moscou, en Russie. "La mission ne s'est pas encore arrêtée pour moi."

Quant au futur professionnel de Thomas Pesquet, le spationaute de l'Agence spatiale européenne espère bien être "dans l'espace bientôt". Et poursuivre son rêve. "On peut imaginer que je retournerai dans l'espace assez rapidement, ça fera un nouveau rêve, un nouveau challenge."