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Le satellite européen ERS-2 en fin de vie va rentrer de manière incontrôlée dans l'atmosphère

Le logo de l'ESA au centre de Cologne, en Allemagne, le 12 novembre 2021

Le logo de l'ESA au centre de Cologne, en Allemagne, le 12 novembre 2021 - Ina Fassbender / AFP

Attendue dans une semaine, l'entrée dans l'atmosphère terrestre du satellite de l'ESA ne devrait pas engendrer de débris au sol.

Un satellite européen d'observation de la Terre, ERS-2, qui n'est plus en service depuis 13 ans, s'apprête à rentrer de manière incontrôlée dans l'atmosphère terrestre où l'essentiel de l'engin va brûler, a annoncé ce mardi 13 février l'agence spatiale européenne (ESA).

Cette opération de retombée sur Terre, assez rare à l'ESA, a été entamée 2011 pour éviter qu'une destruction accidentelle du satellite en orbite ne disperse des débris dangereux pour les satellites actifs et la Station spatiale internationale (ISS).

Des risques minimes de débris au sol

Attendue d'ici une semaine, la rentrée du satellite ERS-2 peut se produire n'importe où, mais le risque que des débris créent des dommages au sol est infime, ont précisé les experts de l'ESA lors d'une conférence de presse.

"Le risque qu'un morceau du satellite nous tombe sur la tête est estimé à 1 sur 100 milliards", a dit Benjamin Bastida, ingénieur débris spatiaux au Centre européen des opérations spatiales, qui suit attentivement la trajectoire de l'engin pour prédire précisément où et quand ses restes tomberont.

L'essentiel des 2,5 tonnes de ERS-2 va se consumer en entrant dans l'atmosphère. "On estime que le plus gros fragment du satellite pouvant rejoindre le sol fait 52 kilos", a détaillé Henri Laur de la direction d'observation de la Terre à l'ESA.

Désactivé depuis 2011

Satellite pionnier dans l'observation de la Terre, ERS-2 a été lancé en 1995 et placé à près de 800 kilomètres d'altitude.

L'ESA l'a désactivé en 2011 pour qu'il retombe graduellement vers la Terre, à environ 500 km, en seulement 13 ans. Alors qu'à 800 km, "il faut entre 100 et 200 ans pour entrer dans l'atmosphère. On ne pouvait pas prendre le risque de laisser le satellite là-haut", a expliqué Henri Laur.

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Car un satellite privé de son énergie interne (fuel, batteries...) présente des risques importants d'exploser et de créer des débris, souligne Quentin Verspieren, coordinateur du programme de sécurité spatiale à l'ESA.

L'ESA a lancé en 2023 une charte "zéro débris" pour les missions spatiales conçues à partir de 2030. "Plus de 100 organisations, dont Airbus, Thales Alenia Space, Safran, ont annoncé leur intention de signer la charte", selon cet expert qui "espère" que Space X et Amazon en feront de même.

En juillet 2023, le satellite européen Aeolus était redescendu sur Terre de manière contrôlée car son orbite (300 km) était plus basse que celle de ERS-2. L'engin était retombé dans l'océan Atlantique.

T.P. avec AFP