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Le réveil de Philae ravive l'espoir de reprise des travaux scientifiques

Après un "repos" de sept mois, le robot Philae est sorti de sa torpeur samedi, toujours accroché à la comète Tchouri. Une très bonne nouvelle pour la mission Rosetta, même si le reprise des travaux sera en fait progressive.

Samedi à 22h28, heure européenne, le "réveil" tant attendu du robot-laboratoire Philae est enfin intervenu. "L'atterrisseur est prêt à reprendre ses opérations", a déclaré Stefan Ulamec, responsable du robot, dans un communiqué de l'agence spatiale allemande DLR. "Nous sommes redevenus optimistes. Nous sommes prêts à travailler 24 heures sur 24 pour Philae", a souligné Philippe Gaudon, responsable de la mission pour le CNES à Toulouse, qui craignait que le robot ne soit endommagé. "Philae va se remettre au travail", a encore assuré Jean-Yves le Gall, président du CNES, l'agence spatiale française. Que va faire le robot exactement?

Vers "une succession de réveils et d'hibernations"

"Philae va très bien. Il est à une température opérationnelle de -35 degrés Celsius et il dispose de 24 watts de puissance", a expliqué Stephan Ulamec. Le robot remplit de ce fait les conditions pour pouvoir fonctionner.

Philae est en effet équipé d'un interrupteur thermique qui ne se déclenche que lorsque sa température intérieure atteint -45 degrés Celsius. Tant qu'il était au-dessous de cette température, le robot ne pouvait pas se réveiller.

Pour pouvoir entrer en contact avec la sonde et recevoir ses télécommandes, Philae a aussi besoin de 12 watts au minimum. Et pour pouvoir répondre et envoyer des données, il lui faut 19 watts au minimum.

Mais prévient Philippe Gaudon, s'il "se porte bien", le robot va connaître "une succession de réveils et d'hibernations". "L'énergie est encore totalement insuffisante pour un réveil complet à plein temps. Il s'est rendormi pour un petit moment", ajoute-t-il.

La périhélie promet un grand spectacle

Quand la comète arrivera à sa périhélie, c'est-à-dire au plus près du Soleil, Philae pourrait assister à des transformations spectaculaires sur Tchouri. "On peut espérer le sol de la comète couvert d'un givre qui décollerait, des geysers qui s'envolent vers le ciel, puisqu'à ce moment-là, une tonne de matière (glace, poussière) par seconde sera éjectée", détaille Serge Brunier, conseiller scientifique de BFMTV.

David Namias et Julien Migaud-Muller