Le pape promet que l'Eglise agira contre les scandales

par Philip Pullella CITE DU VATICAN - Pour la première fois depuis plus d'un mois, Benoît XVI a mentionné en public les affaires de pédophilie dans...

par Philip Pullella

CITE DU VATICAN (Reuters) - Pour la première fois depuis plus d'un mois, Benoît XVI a mentionné en public les affaires de pédophilie dans l'Eglise catholique et a rappelé sa promesse d'agir pour tenter de mettre fin à ces scandales.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape, s'exprimant en italien, a évoqué son voyage le week-end dernier à Malte.

"Après la messe, j'ai voulu rencontrer quelques personnes qui ont été victimes d'abus (sexuels) de la part de membres du clergé. J'ai partagé avec eux leurs souffrances et j'ai prié avec eux avec émotion, leur promettant que l'Eglise agirait", a-t-il dit.

Depuis le 17 mars, quand il s'était exprimé dans une lettre sur les cas de pédophilie en Irlande, le pape n'avait pas fait de déclarations directes et explicites sur ces scandales, qui remontent pour la plupart à plusieurs dizaines d'années.

Lors de sa visite à Malte, Benoît XVI a promis que l'Eglise catholique ferait "tout ce qui est en son pouvoir" pour traduire en justice les responsables d'abus sexuels et protéger les jeunes.

Il a rencontré huit Maltais victimes d'abus sexuels de la part de prêtres catholiques dans leur enfance.

"Il a prié avec eux et leur a assuré que l'Eglise faisait (...) tout ce qui est en son pouvoir pour enquêter sur les allégations, traduire en justice les responsables d'abus et appliquer des mesures efficaces visant à protéger les jeunes gens à l'avenir", avait précisé dimanche dans un communiqué le Saint-Siège.

Les victimes maltaises avaient sollicité une entrevue avec le pape mais le Vatican ne l'a confirmée qu'une fois qu'elle avait eu lieu à la nonciature apostolique de La Valette.

Un peu plus tôt, lors d'une messe en plein air, l'archevêque de Malte, Mgr Paul Cremona, avait déclaré en sa présence que l'Eglise devait se montrer "assez humble pour reconnaître les échecs et les péchés de ses membres".

Les reproches de mauvaise gestion ou de tentative de camouflage des cas de pédophilie dans les églises américaine, allemande, irlandaise ou italienne, notamment, éclaboussent le pape parce qu'il avait été sous son prédécesseur, Jean Paul II, chargé de la discipline du clergé déviant.

Le Vatican a argué avec constance que la culpabilité des prêtres qui ont commis des crimes, même odieux, ne saurait rejaillir sur l'ensemble de l'Eglise et son chef.

Philippe Bas-Rabérin et Guy Kerivel pour le service français