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Le pape promet des mesures efficaces aux victimes d'abus sexuels

Après une messe à Floriana, dans l'île de Malte, le pape a promis dimanche aux victimes d'abus sexuels commis par des prêtres que l'Eglise catholique ferait tout son possible pour que les responsables soient traduits en justice et prendrait des mesures de

Après une messe à Floriana, dans l'île de Malte, le pape a promis dimanche aux victimes d'abus sexuels commis par des prêtres que l'Eglise catholique ferait tout son possible pour que les responsables soient traduits en justice et prendrait des mesures de - -

LA VALETTE - Benoît XVI a promis dimanche aux victimes d'abus sexuels commis par des prêtres que l'Eglise catholique ferait tout son possible pour...

par Philip Pullella

LA VALETTE (Reuters) - En promettant que l'Eglise ferait "tout ce qui est en son pouvoir" pour traduire en justice les responsables d'abus sexuels et protéger les jeunes, Benoît XVI a fait dimanche un premier geste public face à la dernière vague de scandales qui a frappé le monde catholique.

Au second et dernier jour de la visite du pape à Malte, le Vatican a publié un communiqué après une rencontre privée entre le souverain pontife et huit Maltais victimes d'abus sexuels de la part de prêtres catholiques dans leur enfance.

"Il a prié avec eux et leur a assuré que l'Eglise faisait (...) tout ce qui est en son pouvoir pour enquêter sur les allégations, traduire en justice les responsables d'abus et appliquer des mesures efficaces visant à protéger les jeunes gens à l'avenir", dit le communiqué du Saint-Siège.

Il s'agit d'une des déclarations les plus claires du Vatican à ce jour quant à sa volonté de voir les évêques régionaux coopérer avec les autorités civiles pour intenter des poursuites contre les prêtres coupables d'abus sur des enfants.

Les victimes maltaises avaient sollicité une entrevue avec le pape, mais le Vatican ne l'a confirmée qu'une fois qu'elle avait eu lieu à la nonciature apostolique de La Valette.

"Il a été profondément ému par leurs récits et a exprimé sa honte et sa tristesse", indique le Vatican, ajoutant que le pape avait "prié pour que toutes les victimes d'abus connaissent l'apaisement et la réconciliation, ce qui leur permettra d'avancer avec un espoir renouvelé".

Selon un porte-parole, le pape a reçu les Maltais en groupe avant de leur parler individuellement puis de prier avec eux.

La visite de Benoît XVI à Malte était placée sous le signe de la crise qui frappe le monde catholique à travers le monde.

"ADMETTRE SES ÉCHECS"

Un peu plus tôt, lors d'une messe en plein air, l'archevêque de Malte, Mgr Paul Cremona, avait déclaré en sa présence que l'Eglise devait se montrer "assez humble pour reconnaître les échecs et les péchés de ses membres".

Cremona, assis sur la même estrade que le pape, a aussi jugé nécessaire que l'Eglise "ne recherche pas de privilèges".

Jusque-là au cours de cette visite - le premier des cinq voyages à l'étranger qu'il doit accomplir cette année -, Benoît XVI n'avait pas évoqué directement la crise des victimes d'abus sexuels.

S'adressant samedi aux journalistes qui l'accompagnaient à Malte en avion, il avait déclaré que l'Eglise avait été "blessée par nos péchés", mais sans prononcer le mot d'abus.

Il avait en revanche évoqué le naufrage de saint Paul au large de Malte il y a 1.950 ans en faisant indirectement allusion aux scandales. Tout comme le naufrage de l'apôtre permit d'évangéliser Malte, "les naufrages de notre vie peuvent nous amener au projet de Dieu et se révéler utiles pour entamer une vie nouvelle", avait-il dit.

Tandis que le pape se trouvait dans l'île, le Vatican a été éclaboussé par une nouvelle affaire. Le cardinal Dario Castrillon Hoyos, ancien dignitaire du Vatican qui avait félicité en 2001 un évêque français de ne pas avoir dénoncé à la police un prêtre auteur d'abus sexuels, a déclaré à la presse en Espagne qu'il avait agi avec l'aval du défunt Jean Paul II.

La semaine dernière, le porte-parole du Vatican avait implicitement confirmé l'authenticité d'une lettre envoyée en 2001 par Castrillon Hoyos à Mgr Pierre Pican et publiée sur un site internet français, ajoutant que cela démontrait que le Vatican avait eu raison de durcir ses procédures sur les abus sexuels cette année-là.

Le porte-parole a toutefois déclaré samedi soir qu'il n'avait pas d'autre commentaire à faire sur cette question.

Philippe Bas-Rabérin pour le service français