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Le gouvernement évoque une réaction appropriée face à l'éruption

La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, lors d'une viste au Laboratoire de météorologie dynamique de Palaiseau, au sud de Paris. Les deux ministres ont tiré un bilan positif de la gestion de la

La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, lors d'une viste au Laboratoire de météorologie dynamique de Palaiseau, au sud de Paris. Les deux ministres ont tiré un bilan positif de la gestion de la - -

par Elizabeth Pineau PALAISEAU, Essonne - La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, ont...

par Elizabeth Pineau

PALAISEAU, Essonne (Reuters) - La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, ont tiré un bilan positif de la gestion de la crise née de l'éruption du volcan islandais, qui pourra selon elles servir à faire progresser la recherche.

Une semaine après l'éruption du volcan Eyjafjöll, qui a paralysé pendant six jours le trafic aérien mondial, les deux femmes sont allées visiter le Laboratoire de météorologie dynamique de Palaiseau, au sud de Paris.

Ces 10 derniers jours, ce site de recherche a fourni au gouvernement des données qui l'ont aidé à prendre des décisions, notamment de fermer ou non les aéroports français.

Face aux critiques accusant les autorités d'en "avoir trop fait", les deux ministres ont rappelé que le principe de précaution avait été bien appliqué face à une situation "exceptionnelle" et "inédite".

"L'objectif du gouvernement ça a été d'abord de protéger les personnes. Nous ne savions pas quels seraient les effets de l'éruption, nous ne connaissions pas suffisamment le phénomène que nous avions face à nous pour prendre des risques et surtout pas des risques avec la vie des passagers", a déclaré Valérie Pécresse à la presse après une table ronde avec des chercheurs.

Pour la ministre, "le gouvernement a réagi comme il le fallait", ce que pensent aussi 72% des personnes interrogées dans un sondage BVA publié jeudi.

Chantal Jouanno lui a fait écho. "Il y a eu zéro mort, pas un avion n'est tombé et c'était quand même ça la priorité", a-t-elle dit. "Il y avait un vrai danger".

ÉPISODE DE POLLUTION "CLASSIQUE"

"On peut refaire l'Histoire, on aurait peut-être pu gagner 24 heures", a-t-elle poursuivi, évoquant un déficit de connaissances sur le seuil d'encrassement des réacteurs d'avion et la concentration des particules dans l'atmosphère.

L'Association internationale des transports aériens (Iata) a évalué à 1,7 milliard de dollars le coût de la paralysie du transport aérien.

Selon Chantal Jouanno, "de l'ordre de 40.000 Français" étaient encore bloqués à l'étranger jeudi matin et les choses devaient rentrer dans l'ordre dans "48 heures à 72 heures".

D'après la secrétaire d'Etat, le passage sur la France du nuage de particules d'origine volcanique n'aura pas de conséquences sur la santé ni l'environnement.

Les autorités ont constaté une augmentation de la pollution de l'ordre de 30% dans l'est de la France et d'environ 10% dans la région de Rouen (Seine-Maritime).

"On est très en deçà des seuils de pollution. On a actuellement un épisode de pollution classique" en période de beau temps, a souligné Chantal Jouanno.

Selon elle, un phénomène de pollution massive aurait pu être détecté "en deux heures" grâce au millier de capteurs installés en France (il y a en 6.000 en Europe), entraînant un message d'alerte pour la population.

Valérie Pécresse a jugé nécessaire de tirer des leçons de la crise pour l'avenir en termes de réactivité.

"Le problème aujourd'hui, c'est : si la situation se reproduit, que peuvent faire les gouvernements pour éviter un blocage qui dure aussi longtemps ?", a-t-elle souligné.

En matière de recherche, la ministre a évoqué le perfectionnement des radars au laser Lidar.

"Avec la possibilité de les rendre mobiles, de les miniaturiser, de les mettre sur des avions, de faire un réseau d'observation européen, on aura peut-être demain la possibilité de gérer une nouvelle crise beaucoup plus efficacement", a-t-elle expliqué.

A l'initiative de la présidence espagnole de l'Union européenne, un Comité de recherche européen va être mis en place. Il sera représenté, côté français, par Hervé Le Treut, directeur de l'institut de recherche Pierre Simon Laplace.

Edité par Yves Clarisse