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Le gouvernement assure que la taxe carbone naîtra un jour

Le gouvernement assure que la taxe carbone sera mise en place avant la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et défendu son choix de ne pas l'appliquer avant le reste de l'Union européenne. /Photo d'archives/REUTERS/Gleb Garanich

Le gouvernement assure que la taxe carbone sera mise en place avant la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et défendu son choix de ne pas l'appliquer avant le reste de l'Union européenne. /Photo d'archives/REUTERS/Gleb Garanich - -

PARIS - Le gouvernement assure que la taxe carbone sera mise en place avant la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et défendu son choix de ne pas...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement assure que la taxe carbone sera mise en place avant la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et défendu son choix de ne pas l'appliquer avant le reste de l'Union européenne.

Les écologistes dénoncent, depuis l'annonce mardi du report de cette réforme par François Fillon, un abandon pur et simple de la "fiscalité verte" que le président disait emblématique.

Le ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, et sa secrétaire d'Etat Chantal Jouanno ont affiché leur déception mais aussi leur détermination à instaurer la taxe carbone, assurant que Nicolas Sarkozy, qui doit s'exprimer à la mi-journée, partageait leur sentiment.

"Vous pensez que je suis pas déçu ? (...) Nous sommes, le président est déçu", a dit Jean-Louis Borloo sur France 2.

"Je suis évidemment déçu qu'on ne puisse pas la mettre en place plus vite mais techniquement, aujourd'hui, on ne sait pas faire", a-t-il ajouté.

L'agenda européen est complexe et interdit de dire précisément quand une taxe carbone à cet échelon pourra être adoptée, a concédé le ministre.

"Compte tenu de son importance, de son caractère structurel, six mois, neuf mois, un an, ce n'est pas un sujet absolument majeur", a-t-il dit, souhaitant "très vivement" qu'elle puisse être appliquée en France avant 2012.

Sa secrétaire d'Etat à l'Ecologie a nuancé ses propos de la veille, lorsqu'elle s'était dite "désespérée de ce recul".

Chantal Jouanno a regretté la "surinterprétation" des propos du Premier ministre et confirmé qu'elle ne démissionnerait pas.

"Le rôle d'un ministre, c'est pas de gagner un salaire, c'est de défendre des idées. Je reste totalement déterminée", a-t-elle dit sur RTL. "Cette remontée de l'écolo-scepticisme, on ne peut pas l'accepter."

"BORLOO ET JOUANNO PEUVENT ALLER À LA PÊCHE"

La taxe carbone doit être améliorée, notamment sur les particuliers, ont dit les membres du gouvernement interrogés mercredi.

"Il faut mieux expliquer, mieux organiser ce principe de la taxation des émissions de CO2 et surtout, il ne faut pas que ça pèse uniquement sur les entreprises françaises", a dit Christine Lagarde sur RMC et BFM TV.

Les écologistes ont déploré l'abandon des promesses environnementales de Nicolas Sarkozy, après des élections régionales où l'UMP n'est pas parvenue à siphonner l'électorat d'Europe Ecologie.

"La première sanction après ces élections régionales (...) c'est de supprimer la taxe carbone, c'est-à-dire de prendre une décision nationale de très grande importance puisque c'était un peu le point phare du Grenelle de l'Environnement", a dit José Bové, eurodéputé écologiste, sur France Info.

Plusieurs médias ont rappelé mercredi les propos tenus par Nicolas Sarkozy en septembre dernier, lorsqu'il avait précisé les principes de la taxe carbone. "Je l'ai signé, je le fais. C'est une question d'honnêteté. Si on ne le fait pas, on n'est pas honnête", avait alors dit le chef de l'Etat.

"Ce qui est fascinant avec le gouvernement et Nicolas Sarkozy, c'est qu'on puisse dire une chose et son contraire dans la même année avec la même énergie", a dit le fondateur d'Europe Ecologie Daniel Cohn-Bendit.

"Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno sont au chômage partiel (...). S'ils ont envie d'aller à la pêche pendant le printemps, parce qu'ils n'ont rien à faire, c'est leur droit", a-t-il ironisé sur Europe 1.

Clément Guillou, édité par Sophie Louet