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Le Congrès américain adopte définitivement la réforme de santé

Le Congrès américain a définitivement entériné la réforme du système de santé, jeudi, adoptant au terme d'une bataille législative acharnée un additif au texte principal que le président Barack Obama avait promulgué mardi. /Photo d'archives/REUTERS/Kham

Le Congrès américain a définitivement entériné la réforme du système de santé, jeudi, adoptant au terme d'une bataille législative acharnée un additif au texte principal que le président Barack Obama avait promulgué mardi. /Photo d'archives/REUTERS/Kham - -

par John Whitesides et Donna Smith WASHINGTON - Le Congrès américain a définitivement entériné la réforme du système de santé, jeudi, adoptant au...

par John Whitesides et Donna Smith

WASHINGTON (Reuters) - Le Congrès américain a définitivement entériné la réforme du système de santé, jeudi, adoptant au terme d'une bataille législative acharnée un additif au texte principal que le président Barack Obama avait promulgué mardi.

Cet additif comportait un ensemble de modifications voulues par les représentants démocrates pour rendre conforme à leurs exigences le projet principal qu'ils avaient adopté de justesse dimanche soir.

Par 220 voix contre 207, la Chambre des représentants a apporté jeudi les dernières corrections souhaitées sous forme d'un paquet de dispositions rendant l'assurance plus accessible, augmentant la contribution sociale des plus fortunés et améliorant la couverture maladie pour les personnes âgées.

Le Sénat avait approuvé ces mêmes modifications un peu plus tôt dans la journée par 56 voix contre 43.

Cette adoption par les représentants conclut une année de combat politique qui a mobilisé les parlementaires, qui a entamé la popularité d'Obama et réuni les conditions d'une campagne sans concession pour les élections de mi-mandat en novembre.

"C'est une bataille législative qui restera dans les annales", a estimé Harry Reid, leader de la majorité démocrate au Sénat.

Le vote de cette réforme dont il avait fait la priorité de sa politique intérieure constitue une victoire pour Obama qui n'a jamais renoncé.

"S'ils veulent un combat, je suis prêt au combat", a lancé le président américain à Iowa City, s'exprimant pour la première fois depuis qu'il avait signé le texte principal de la réforme mardi.

"TRAIT DE CRAYON"

Cette réforme d'un secteur de la santé qui pèse 2.500 milliards de dollars est l'une des plus spectaculaires dans le domaine de la santé depuis 40 ans.

Elle va étendre la couverture maladie à environ 32 millions d'Américains qui ne bénéficiaient d'aucune assurance et elle va réglementer les pratiques des compagnies d'assurances qui refusaient de couvrir certains malades en mauvaise santé.

Les dernières modifications adoptées par le Congrès jeudi prévoient une extension des soutiens fédéraux pour rendre l'assurance plus accessible et une aide accrue de l'Etat au programme Medicaid pour les pauvres.

Elles prévoient également un élargissement de l'assiette de l'impôt finançant le programme Medicare à destination des personnes âgées et elles incluent une réforme du programme des prêts aux étudiants.

C'est en exploitant deux vices de procédure sur ce dernier point que les républicains avaient trouvé le moyen de prolonger le marathon législatif engagé dans la nuit de mercredi à jeudi.

Ces dispositions techniques de la réforme des prêts étudiants étaient inscrites en documents annexes aux textes contenant les modifications à la loi.

En soulevant le vice de procédure, les républicains ont contraint les démocrates à voter une nouvelle fois. Ils avaient auparavant engagé un bras de fer en multipliant les amendements à l'additif législatif, amendements qui avaient été rejetés méthodiquement par les démocrates.

Si un seul des multiples amendements déposés au Sénat avait été adopté, les représentants auraient été obligés de se prononcer à nouveau sur l'intégralité de la réforme.

"Cela a été une semaine noire pour le peuple américain. D'un trait de crayon, le président Obama raye un autre pan de la liberté des Américains", a déclaré John Broehner, leader républicain à la Chambre des représentants.

Fort de ce deuxième succès en moins d'une semaine, Obama n'a pas hésité à braver ses opposants, les invitant à venir débattre de leur position devant l'opinion publique.

John Whitesides, Pierre Sérisier pour le service français