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La sonde Solar Orbiter livre des images inédites du Soleil et de ses mini-éruptions

Une image du Soleil prise par la sonde Solar Orbiter et diffusée le 16 juillet.

Une image du Soleil prise par la sonde Solar Orbiter et diffusée le 16 juillet. - OLAR ORBITER-EUI-ESA-NASA-AFP

La sonde euro-américaine Solar Orbiter a livré jeudi ses premières images scientifiquement prometteuses du Soleil. Celles-ci mettent en évidence de mini-éruptions solaires, les "feux de camp".

Le Soleil n'avait jamais été observé d'aussi près. La sonde euro-américaine Solar Orbiter a livré jeudi les images les plus rapprochées jamais prises du Soleil, capturées à environ 77 millions de kilomètres de l'étoile (approximativement la moitié de la distance Terre-Soleil). La mission Solar Orbiter, fruit de la collaboration entre l'Agence spatiale européenne (ESA) et la Nasa, s'est élancée le 10 février en direction de l'astre, avec à son bord six télésopes d'observation. "Jamais le Soleil n'avait été pris d'aussi près!", s'est félicitée auprès Anne Pacros, responsable mission et charge utile.

Ces images inédites ont mis en évidence une phénomène nouveau: des "feux de camps", de mini-éruptions solaires, omniprésentes proche de la surface de l'astre.

"Le Soleil semble peut-être calme à première vue, mais quand nous regardons en détail nous pouvons voir ces éruptions miniatures partout où nous regardons", a commenté le physicien David Berghmans de l'Oservatoire Royal de Belgique.

Ces "feux de camps", qui n'étaient jusqu'ici pas visibles en détail, "sont petits comparés aux éruptions solaires géantes que nous pouvons observer depuis la Terre, des millions ou des milliards de fois plus petits", a également expliqué le scientifique. Ils pourraient expliquer le chauffage de la couronne solaire, l'un des phénomènes les plus mystérieux de notre étoile.

Le "Graal" de la physique solaire

La couronne solaire constitue la couche la plus extrême de l'atmosphère du Soleil qui s'étend sur des millions de kilomètres dans l'espace. Sa température dépasse en effet le million de degrés alors que la surface du Soleil atteint "seulement" 5500 degrés. Cet écart gigantesque défie les lois de la nature, qui voudraient que plus on s'éloigne d'une source de chaleur, plus la température baisse.

Les scientifiques ignorent encore si les "feux de camp" observés par la sonde Solar Orbiter sont une simple version miniature des grosses éruptions, ou le résultat de mécanismes différents. Mais des théories affirment déjà qu'ils "pourraient contribuer au chauffage de la couronne solaire", phénomène jusqu'ici inexpliqué, explique l'ESA. Comprendre ces mécanismes est considéré comme le "Graal" de la physique solaire, souligne l'ESA.

Maëllyss Hedin avec AFP Journaliste BFMTV