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La recette du Coca-Cola est secrète: pourquoi c'est faux

Le "légendaire" coffre enfermant la recette unique du Coca-Cola. En fait une des attractions touristiques du musée d'Atlanta.

Le "légendaire" coffre enfermant la recette unique du Coca-Cola. En fait une des attractions touristiques du musée d'Atlanta. - Abhijit Bhatwadekar - flickr - CC

POURQUOI C'EST FAUX 4/5 - La composition et les proportions exactes du célèbre soda américain n'est connue de quelques personnes dans le monde. C'est pour cela qu'il possède ce goût inimitable. Une histoire presque aussi belle que celle du père Noël, que The Coca-Cola Company prend grand soin d'entretenir.

La recette du Coca-Cola est enfermée dans un coffre-fort à Atlanta, au World of Coca-Cola, le musée de la marque. Mais en réalité, tout ça ne serait que du marketing et attraction pour touristes. La formule secrète est bien évidemment enfermée dans les sous-sols blindés de la Sun Trust Bank. Le conte est plaisant, mais aucune de ces affirmations n'est vraie. Et tant qu'on y est, pourquoi pas à Fort Knox? Si Atlanta est bien la ville où siège la multinationale, la supercherie du coffre-fort sous la banque a été inventée par Robert Woodruff, le patron de la compagnie entre 1923 et 1954.

Corollaire du soi-disant secret jalousement gardé, seuls trois ou quatre employés dans le monde connaîtraient la formule exacte du soda. Seconde conséquence de cette paranoïa sucrée, toutes les bouteilles seraient expédiées depuis les Etats-Unis, encore une fois, pour ne pas éventer le processus de fabrication du précieux breuvage.

Une formule qui a évolué au cours du temps

Que l'aura de mystère qui entoure le Coca soit dissipée une fois pour toutes: tant les ingrédients que leurs proportions exactes qui le composent sont connus. A l'heure où les spectromètres permettent de déterminer la composition de l'atmosphère de Saturne, le contraire eût été étonnant, non? La chromatographie a donc révélé depuis longtemps les arcanes du Coca. Et le procédé de fabrication ne fait pas non plus mystère.

Selon le journaliste William Reymond, auteur de Coca-Cola, l'enquête interdite (Flammarion, 2006) cité par Rue 89, "n'importe quel labo est capable de produire la recette. Mais ce n'est pas la recette qui fait le succès."

La formule a d'ailleurs évolué au cours du temps. L'originale, celle du "French Wine Coca" de John Stith Pemberton, pharmacien d'Atlanta au 19e siècle, est facilement accessible sur Internet. Si elle est reproductible, il faut garder à l'esprit que cette préparation n'a rien à voir avec la boisson actuelle et que plusieurs variantes ont existé.

La recette d'origine posait aussi deux problèmes. D'une part, elle contenait de l'alcool. Ce n'est que plus tard, en raison de la prohibition décrétée en 1886 à Atlanta, qu'un sirop sucré est venu remplacer le "vin" d'origine. D'autre part, la formule de 1886 contenait 8,46 mg de cocaïne. Ce mélange détonant, dont on veut bien croire qu'il possédait des vertus stimulantes, n'est évidemment plus d'actualité. Selon un passionné de ce soda qui lui consacre un site, la recette de 1906 avait déjà considérablement abaissé la concentration en cocaïne.

En 1985, la société avait renouvelé la formule avec son "New Coke", un échec cuisant avant un rapide retour à l'original.

Des variantes d'une même recette selon les pays

L'autre axe de variation de la composition du Coca-Cola est géographique. A l'instar d'autres produits, faisait remarquer Courrier international en reprenant une étude de l'Association slovaque des consommateurs en 2011, le goût change selon les pays. Si le sirop de base reste partout le même, le sucre ajouté peut varier d'un pays à l'autre. En Bulgarie, Roumanie et Slovaquie, de l'isoglucose (ou sirop glucose-fructose) est utilisé en lieu et place du glucose habituel. Obtenu notamment à partir de l'amidon de maïs, il est moins cher mais est réputé pour favorisé le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires.

Récemment, le Coca-Cola Life a défrayé la chronique, comme le rappelle cet article de BFM Business. Car s'il utilise la stévia, il ne réduit que de 36% la teneur en sucre de l'ensemble, soit l'équivalent de quatre morceaux de sucre contre sept.