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La Nasa veut acheter des échantillons de sol lunaire

La Lune prise en photo depuis l'ISS.

La Lune prise en photo depuis l'ISS. - Nasa HQ Photo - Flickr - CC

En payant des sociétés privées pour collecter des échantillons de sol lunaire, l'agence spatiale américaine souhaite avant tout démontrer l'efficacité de cette technologie.

La Nasa a lancé ce jeudi un appel d'offres inédit: elle veut payer des entreprises pour aller prélever des échantillons de roches lunaires. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie américaine de développement des capacités d'exploitation des ressources minières extraterrestres et du projet de l'agence spatiale de retourner sur la Lune à l'horizon 2024.

"La Nasa cherche à acheter du sol lunaire à des fournisseurs commerciaux!" a tweeté l'administrateur de l'agence spatiale américaine, Jim Bridenstine.

Des échantillons de 50 à 500 grammes

Les sociétés sont appelées à présenter leurs propositions pour collecter un "petit" échantillon de pierres lunaires ou de régolithe, la sorte de sable ou de poussières qui recouvrent la surface de la Lune, n'importe où sur l'astre. L'appel d'offres précise entre 50 et 500 grammes.

Se produira alors un transfert de propriété pour la Nasa, qui en deviendrait le "seul" propriétaire. L'agence spatiale américaine propose un paiement en 3 temps: 10% de la somme sera versée au moment de l'accord, 10% lors du lancement du matériel de collecte vers la lune, et les 80% seront versés lorsque l'opération, qui doit être documentée en images, aura été réalisée avec succès. Date limite: "avant 2024".

Le nouveau modèle économique de la Nasa

Dans un premier temps, le contrat consistera uniquement à prélever les échantillons, qui resteront sur place, sur la Lune, l'agence spatiale semblant avant tout désireuse de prouver l'efficacité du commerce spatial. L'usage que revêtiront ces pierres lunaires dans le futur n'a pas été précisé.

"L'agence déterminera la méthode de récupération du régolite lunaire transféré à une date ultérieure", indique la Nasa.

C'est un nouveau modèle économique de plus en plus privilégié par l'agence spatiale américaine: celui-ci consiste à ne plus assumer la totalité des coûts de développement et d'opérations d'une mission, mais à attribuer des contrats de service à des sociétés spatiales privées, comme elle l'a fait avec succès avec SpaceX, qui emporte désormais cargo et astronautes vers la Station spatiale internationale.

Les États-Unis entendent être leader pour l'exploitation des ressources se trouvant dans le sol ou le sous-sol des astéroïdes et de la Lune, une politique encouragée par un décret du président Donald Trump en avril dernier, malgré une absence de consensus international et de jurisprudence sur la meilleure façon de gérer et partager les ressources extraterrestres. Les grands traités spatiaux sont vagues sur la question.

Par MH avec AFP