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La Nasa repart vers Mars pour étudier la formation des planètes rocheuses

La sonde InSight s'est envolée ce samedi matin, direction Mars. Objectif: percer le mystère de la formation des planètes rocheuses, et expliquer pourquoi la Terre et Mars, formées de manière similaire il y a 4,5 milliards d'années, sont si différentes.

La Nasa s'envole vers Mars. Samedi midi, la sonde InSight a été tirée de Californie en direction de la planète rouge: elle devrait parcourir environ 385 millions de kilomètres en un peu plus de six mois. Sa mission? Décrypter la formation des planètes rocheuses. 

L'engin a été propulsé depuis la base californienne Vandenberg de l'US Air Force. "Il n'y a rien de routinier à aller sur Mars, en particulier atterrir sur Mars", indique Stu Spath, responsable du programme InSight chez Lockheed Martin Space, qui construit la fusée en co-entreprise avec Boeing. 

Le lancement devait intervenir à l'origine en 2016, mais des fuites sur un instrument avaient entraîné un report à 2018. Les fenêtres de tir favorables pour la planète rouge ne se présentent que tous les deux ans. La sonde devrait arriver à destination le 26 novembre, devenant ainsi le premier appareil de la Nasa à se poser sur Mars depuis le véhicule Curiosity en 2012. Sa mission consistera surtout à détecter les séismes martiens qui, selon la description de la Nasa, sont "comme un flash qui illumine la structure interne de la planète".

Des centaines de "tremblements de Mars"

InSight doit récolter des données par le biais de trois instruments: un sismomètre, un dispositif permettant de localiser avec précision la sonde tandis que Mars oscille sur son axe de rotation et enfin un capteur de flux de chaleur capable de s'insérer trois à cinq mètres dans le sous-sol martien, soit quinze fois plus profondément que lors de précédentes missions.

Comme la Terre et Mars se sont probablement formées de manière similaire il y a 4,5 milliards d'années, la Nasa espère lever le voile sur les raisons pour lesquelles elles sont si différentes. Mars, quatrième planète à partir du Soleil qui est plus petite et moins active géologiquement que la planète bleue, pourrait receler quelques indices en la matière. Car, sur Terre, le processus pour passer "d'une boule de roches sans reliefs caractéristiques à une planète" pouvant héberger la vie a été masqué par des milliards d'années de séismes et de mouvements de roches en fusion dans le manteau, explique Bruce Banerdt, responsable scientifique d'InSight à la Nasa.

Les scientifiques s'attendent à enregistrer jusqu'à une centaine de "tremblements de Mars" au cours de la mission qui doit durer environ deux ans terrestres. La plupart devraient être inférieurs à 6,0 sur l'échelle ouverte de Richter.

A. K. avec AFP