BFMTV
Sciences

La F-City, un véhicule urbain électrique testé en France

Premier véhicule de série spécifiquement conçu en France pour la propulsion électrique, la F-City est testée depuis un mois dans l'agglomération de Montbéliard (Doubs) où elle sera proposée en libre-service d'ici à la fin de l'année. /Photo prise le 26 fé

Premier véhicule de série spécifiquement conçu en France pour la propulsion électrique, la F-City est testée depuis un mois dans l'agglomération de Montbéliard (Doubs) où elle sera proposée en libre-service d'ici à la fin de l'année. /Photo prise le 26 fé - -

par Gilbert Reilhac MONTBELIARD, Doubs - Premier véhicule de série spécifiquement conçu en France pour la propulsion électrique, la F-City est testée...

par Gilbert Reilhac

MONTBELIARD, Doubs (Reuters) - Premier véhicule de série spécifiquement conçu en France pour la propulsion électrique, la F-City est testée depuis un mois dans l'agglomération de Montbéliard (Doubs) où elle sera proposée en libre-service d'ici à la fin de l'année.

Petit cube silencieux aux faces vitrées, la F-City ne passe pas inaperçue au pays de la "Peuge", la société Peugeot fondée il y a 115 ans à Sochaux, dans le Pays de Montbéliard.

Depuis un mois, trois modèles de ce véhicule électrique compact - 1,6 mètre de large et de haut sur 2,6 m de long - en rupture avec les canons de l'automobile sont expérimentés par la communauté de communes.

Cinq autres seront achetés dans le courant de l'année pour lancer un système d'auto-partage, une vitrine pour le constructeur, FAM Automobiles.

"En deux ans, nous avons tout conçu, de la carrosserie aux trains roulants", explique Pascal Bernard, directeur général de cette entreprise d'Etupes, ville voisine de Sochaux, qui emploie 115 personnes pour 24 millions d'euros de chiffre d'affaires.

L'entreprise a investi 6,8 millions d'euros dans cette expérience soutenue par le Pôle automobile Alsace Franche-Comté. Elle a bénéficié d'une avance remboursable d'Oseo, la banque de soutien aux PME, et d'aides des collectivités territoriales.

FAM ne souhaite pas concurrencer la voiture thermique, estimant qu'à court terme, le problème du stockage de l'énergie ne le permet pas.

La F-City, d'ailleurs, n'est pas une voiture, mais un "quadricycle lourd" (740 kg dont 270 kg de batteries) qui se conduit dès 16 ans avec un permis B1.

Bridée à 67 km/h, elle répond aux exigences d'une circulation intra-urbaine où la distance moyenne des déplacements motorisés est estimée à 3,5 km et a été conçue pour l'auto-partage, les entreprises, voire une deuxième voiture s'agissant des particuliers.

500 À 800 PAR AN

En contrepartie, son moteur de 10 KW et ses batteries Ni/Mh (nickel/métail hydrures) à 12 modules garantissent une autonomie de 100 km et une recharge en six heures et demie sur une prise de 16 ampères.

On peut aussi opter pour le changement des batteries - sous réserve de disposer d'un pont ou d'une fosse -, tous les équipements étant conçus pour un démontage rapide.

Côté style et aménagement, ce véhicule de deux places, qui pourra en proposer trois ou quatre, se réfère à l'autobus plutôt qu'à la limousine. On ne s'étonnera donc pas d'une certaine dureté des suspensions ni de l'assise haute des sièges formés d'une toile tendue sur armature. En lieu et place du tableau de bord, figure un écran de type ordinateur.

Dans la perspective de leur utilisation en auto-partage, les F-City seront équipées d'un système de géo-positionnement qui permettra à l'exploitant de connaître le lieu de stationnement des véhicules ou le niveau de charge de leurs batteries.

Si le véhicule est jugé sympathique et facile à utiliser, quelques critiques, comme le bruit du moteur électrique dans l'habitacle ou le freinage moins performant que sur un modèle classique, vont faire l'objet de remontées au constructeur.

"La F-City remporte un succès d'estime", résume Pierre Moscovici, le président de la Communauté d'agglomération. S'il attend de ce projet une source de diversification pour le secteur automobile, qui emploie 25.000 personnes dans l'agglomération, il reconnaît que "la grande interrogation reste le prix".

La F-City "nue" est vendue 13.000 euros hors taxe, 33.000 avec les batteries qui peuvent aussi être louées.

Pascal Bernard souligne qu'avec 2.500 cycles de recharge garantis pour moins d'un euro le cycle et à raison de 100 km effectués chaque jour, "c'est comme si vous achetiez pour sept ans de carburant en même temps que votre voiture".

La F-City, qui a obtenu son homologation européenne, a déjà enregistré une cinquantaine de commandes. FAM Automobiles espère en produire 500 à 800 par an dans un premier temps.

Edité par Sophie Louet