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La direction de Fessenheim défend sa centrale nucléaire

Thierry Rosso, directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), devenue l'un des enjeux de la prochaine élection présidentielle, a implicitement contesté, mercredi, les arguments sur sa vétusté supposée et son implantation en zone sismique av

Thierry Rosso, directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), devenue l'un des enjeux de la prochaine élection présidentielle, a implicitement contesté, mercredi, les arguments sur sa vétusté supposée et son implantation en zone sismique av - -

COLMAR, Haut-Rhin (Reuters) - Le directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), devenue l'un des enjeux de la prochaine élection...

COLMAR, Haut-Rhin (Reuters) - Le directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), devenue l'un des enjeux de la prochaine élection présidentielle, a implicitement contesté, mercredi, les arguments avancés par le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts pour demander sa fermeture.

Alors qu'un accord de gouvernement entre les deux partis prévoyait la fermeture de 24 réacteurs vétustes, François Hollande a inscrit dans son programme la seule fermeture de la centrale alsacienne, la plus vieille de France, au cours d'un premier quinquennat.

La centrale nucléaire de Fessenheim, dont les deux réacteurs de 900 MW sont en service depuis 1977, est régulièrement attaquée pour sa vétusté supposée et son implantation en zone sismique.

"A la fin du quinquennat, 23 réacteurs auront l'âge qu'a Fessenheim aujourd'hui, dans dix ans, 46 réacteurs", a dit le directeur de la centrale de Fessenheim, Thierry Rosso, devant les membres de la Commission locale d'information et de surveillance de la centrale.

La sortie du cadre d'EDF ne visait pas à justifier l'accord originel passé entre les socialistes et les écologistes mais à défendre la sûreté du parc électronucléaire français en général et de la centrale des bords du Rhin en particulier.

L'ensemble des travaux imposés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour autoriser le prolongement de l'activité du réacteur numéro 1, à l'issue de sa troisième visite décennale, sera réalisé, a-t-il assuré.

EDF réalisera, en particulier, les travaux de renforcement du radier (le soubassement en béton) du réacteur, dont la faible épaisseur - 1,5 mètres au lieu de 2,5 mètres dans le reste du parc électronucléaire - pourrait entraîner une fuite radioactive en cas de fusion du coeur.

Une couche supplémentaire de 50 centimètres d'un matériau résistant au corium, le magma issu de cette fusion, sera injectée sous la cuve du réacteur pour constituer une zone de collecte de 80 m2, contre 5 m2 actuellement, l'importance de la surface compensant l'épaisseur relative du radier.

Cette solution, d'un coût de 15 millions d'euros, doit encore être validée par l'ASN, en vue d'une mise en oeuvre d'ici à juin 2013.

"Cela correspond à lever la spécificité de Fessenheim sur son radier", a dit Thierry Rosso.

A l'extérieur de la réunion, qui se tenait à la préfecture, avaient lieu deux manifestations.

A l'une des entrées du bâtiment, une cinquantaine de militants antinucléaires, des habitués pour la plupart, demandaient que l'on mette Fessenheim "à la casse".

A l'opposée, les salariés de la centrale, accompagnés de sous-traitants et d'élus locaux, soit 150 personnes, avaient fait le déplacement pour demander son maintien en service, au nom de son millier d'emplois directs et d'une sûreté dont ils disent ne pas douter.

Gilbert Reilhac, édité par Patrick Vignal