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La brebis clonée Dolly naissait il y a vingt ans...et elle ne fait toujours pas l'unanimité

Dolly (au centre) dans un enclos du Roslin Institute en Ecosse en 1997.

Dolly (au centre) dans un enclos du Roslin Institute en Ecosse en 1997. - STAFF - PA - AFP

La brebis Dolly, premier mammifère cloné à partir d'une cellule adulte de l'histoire, est née en 1996. L'occasion de tirer un bilan vingt ans après sa naissance.

Il y a vingt ans naissait Dolly, une adorable brebis devant moins à la gestation maternelle qu’aux éprouvettes des chercheurs. En effet ce sont les savants Ian Wilmut et Keith Campbell ont en effet permis au premier spécimen mammifère cloné à partir d’une cellule adulte de voir le jour. La technique suivie était la suivante: une fois le noyau de la cellule adulte prélevé il a été intégré à un œuf non fécondé dont le noyau avait été préalablement retiré. Ainsi, la vie et la conception de Dolly ont représenté un moment à part de la recherche faisant de 1996 une date significative pour le monde des sciences.

Lorsque Dolly naît cette année là, le communauté scientifique compte pouvoir s’appuyer sur l’expérience afin de créer des médicaments, lutter contre les maladies génétiques et préserver certaines espèces.

Quelques apports...

Le docteur Nicolas Robin est médecin urgentiste et réanimateur. Il est aussi diplômé en éthique médicale, et c’est ce souci moral qui l’a amené à se préoccuper de la question du clonage au point de lui consacrer un livre, Clones, avez-vous donc une âme? Joint par BFMTV.com, il liste les apports de Dolly en matière de savoir et de techniques: "Dolly a permis une plus grande connaissance dans le domaine de la biologie fondamentale, celui de l’hématologie par exemple pour des maladies comme la leucémie. On en a tiré une meilleure connaissance du génome en général et les scientifiques se sont servi du clonage pour en savoir plus sur le processus de vieillissement."

...Pour beaucoup de griefs

Mais les recherches génétiques, et la pratique du clonage plus particulièrement, ne s’attirent pas un concert de louanges. Elles soulèvent même une vive opposition. La crainte de voir le clonage animal enfanter un clonage humain, la possibilité de créer des espèces transgéniques ou de franchir un point de non-retour dans la relation entre l’homme et la nature, sont au premier plan:

"Le clonage comporte une grande part de transgression. Il ne correspond pas à la manière que la nature a d’évoluer depuis toujours. Bien sûr, on ne peut reprocher aux scientifiques de vouloir progresser, il y aura toujours une recherche de connaissance absolue. Mais le clonage fait peur d’ailleurs le mot apparaît peu dans les médias: on préfère des termes plus policés, moins clairs, comme "transfert nucléaire", développe le Dr. Robin. 

Dolly au musée

Et le clonage n’effraie pas que les opinions publiques. Les exécutifs, les législateurs, les financiers sont aussi réservés et les investissements décroissent régulièrement.

Mais vingt après sa naissance, et accessoirement treize ans après sa mort prématurée par euthanasie due à une maladie du poumon, Dolly, elle, exerce toujours la fascination des pionniers sur les spectateurs. Dans quelques jours, sa dépouille empaillée sera de nouveau exposée dans le musée national d’Ecosse.

R.V