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L'UE demande aux opérateurs du nucléaire d'agir sur la sécurité

Le commissaire européen à l'Energie, Günther Öttinger. Après une série d'inspections dans l'UE, la Commission européenne a affirmé que les autorités de contrôle et les opérateurs de centrales nucléaires devraient agir dès maintenant pour améliorer la sécu

Le commissaire européen à l'Energie, Günther Öttinger. Après une série d'inspections dans l'UE, la Commission européenne a affirmé que les autorités de contrôle et les opérateurs de centrales nucléaires devraient agir dès maintenant pour améliorer la sécu - -

par Barbara Lewis BRUXELLES (Reuters) - Les autorités de contrôle et les opérateurs de centrales nucléaires devraient agir dès maintenant pour...

par Barbara Lewis

BRUXELLES (Reuters) - Les autorités de contrôle et les opérateurs de centrales nucléaires devraient agir dès maintenant pour améliorer la sécurité des installations, a affirmé la Commission européenne jeudi, après une série d'inspections dans l'UE.

Les tests de résistance, effectués après la catastrophe de Fukushima au Japon, montrent que le parc nucléaire européen nécessite des investissements compris entre 10 et 25 milliards d'euros, selon un projet de rapport de la CE dont Reuters a eu connaissance cette semaine.

"Il y a pratiquement partout un potentiel important d'amélioration", a dit le commissaire à l'Energie, Günther Öttinger. "Nous pensons donc qu'il faut parler avec les opérateurs et les autorités de contrôle pour agir rapidement afin de pouvoir garantir au plus vite les meilleurs standards possibles".

En France, l'autorité de sûreté nucléaire a déploré n'avoir pas été associée à la préparation de ces documents - qui viennent s'ajouter au rapport final des "stress tests", adopté le 26 avril dernier -, et a dénoncé des fuites d'informations mettant en cause les centrales françaises.

Le rapport évoque par exemple l'hypothèse d'accidents multiples, au cas où deux catastrophes naturelles viennent frapper une centrale simultanément - comme à Fukushima - et couper son système d'alimentation électrique, empêchant tout refroidissement.

Il demande que des instruments de mesure sismique soient installés ou améliorés dans 121 centrales. Vingt-quatre d'entre elles, relève-t-il, n'ont pas d'installations de recours au cas où leurs salles de contrôle deviendraient impraticables.

L'Union européenne compte 134 réacteurs nucléaires répartis sur 68 sites et, pour 111 d'entre eux, plus de 100.000 personnes vivent à moins de 30 kilomètres.

L'ASN avait en janvier considéré, après un audit de sécurité portant sur 79 installations nucléaires françaises, que la poursuite de leur exploitation nécessitait d'augmenter dans les meilleurs délais leur robustesse face à des situations extrêmes.

EDF avait alors avancé le chiffre de 10 milliards pour réaliser les travaux nécessaires.

L'ASN S'IRRITE

Le nucléaire relevant de la souveraineté des Etats, les tests demandés par la Commission ont été effectués sur une base de volontariat, mais Günther Öttinger a assuré que leurs résultats ne seraient pas pour autant "rangés au fond d'un tiroir".

La CE, a-t-il dit, proposera dès l'an prochain des directives pour améliorer la sécurité.

"(...) L'ASN émet des réserves sur les conclusions de la Commission européenne qui, par exemple, ignorent certaines recommandations importantes du rapport final", écrit le gendarme français du nucléaire dans un communiqué.

Il cite ainsi la nécessité de prévoir des moyens externes d'intervention rapide en cas d'accident.

"L'ASN regrette la manière dont il y a eu des actions incontrôlées de l'information depuis Bruxelles", ajoute-t-on de source proche du dossier.

Depuis lundi, plusieurs médias citaient des fuites mettant particulièrement en cause la sécurité des 19 centrales françaises.

Avec Marion Douet et Muriel Boselli à Paris, Véronique Tison pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten