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L'Onu juge les engagements de Copenhague insuffisants

Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC). Plus de 110 Etats souscrivent à l'accord de Copenhague sur la lutte contre les changements climatiques mais, estime l'Onu, leurs engagements à

Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC). Plus de 110 Etats souscrivent à l'accord de Copenhague sur la lutte contre les changements climatiques mais, estime l'Onu, leurs engagements à - -

par Alister Doyle OSLO - Plus de 110 Etats souscrivent à l'accord de Copenhague sur la lutte contre les changements climatiques mais leurs...

par Alister Doyle

OSLO (Reuters) - Plus de 110 Etats souscrivent à l'accord de Copenhague sur la lutte contre les changements climatiques mais leurs engagements à réduire les émissions de gaz à effet de serre sont insuffisants, estime l'Onu.

Les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, Etats-Unis et Chine en tête, soutiennent le texte élaboré in extremis lors de la conférence organisée en décembre dernier dans la capitale danoise, selon la première liste officielle rendue publique par l'Onu mercredi.

L'Union européenne, la Russie ou l'Inde en sont également signataires, pour un total de 110 pays allant de l'Afrique du Sud à la Zambie.

La publication de cette liste met fin à des semaines d'incertitude sur l'étendue du soutien à cet accord trouvé par les Etats-Unis et les grands pays émergents et dont les 194 participants au sommet avaient seulement "pris note".

L'accord fixe un objectif de limitation du réchauffement de l'atmosphère à 2° Celsius mais laisse aux Etats le soin de définir leurs engagements de réduction des pollutions, et ce sans leur conférer de caractère contraignant.

Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), dont le mandat s'achève en juillet, estime que les objectifs par pays sont insuffisants pour atteindre celui de limiter la hausse des températures.

"S'il est clair que les engagements sur la table sont un pas important vers la limitation de l'augmentation des émissions, ils ne suffiront pas en eux-mêmes pour limiter le réchauffement en deçà de 2°C", dit-il dans un communiqué.

L'accord de Copenhague prévoit en outre le déblocage de 10 milliards de dollars par an à compter de 2010-2012 pour aider les pays les plus pauvres à s'adapter aux effets du changement climatique. Cette aide doit augmenter progressivement jusqu'à s'élever à 100 milliards en 2020.

OBJECTIF CANCUN

Pour Yvo De Boer, l'accord de Copenhague pourrait servir de document de départ aux négociations préalables à la prochaine conférence de la CCNUCC qui réunira les ministres de l'Environnement à Cancun, au Mexique, en fin d'année.

De Boer et d'autres experts affichent leurs doutes quant à la possibilité d'observer une percée majeure à Cancun, un an après l'échec de Copenhague où les Etats n'ont pas réussi à donner un successeur au protocole de Kyoto, qui expire en 2012.

Beaucoup invoquent l'impasse dans laquelle se trouve le projet de loi sur la limitation des émissions aux Etats-Unis.

Le secrétariat de la CCNUCC précise que 112 parties - 111 Etats et l'Union européenne en tant qu'entité - ont signé l'accord à ce jour. La liste de 111 Etats inclut les Vingt-sept, comptabilisés individuellement.

Quarante-et-un pays industrialisés ont soumis des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2020 et 35 pays en développement ont présenté des projets pour contenir la hausse des émissions. Ces Etats comptent pour 80% des émissions dues à la consommation d'énergies fossiles.

De nombreuses économies émergentes étaient réticentes à signer l'accord dans un premier temps, le texte n'ayant pas obtenu dès la conférence de Copenhague un soutien sans réserve, bien qu'il ait été élaboré à l'issue d'une réunion entre le président américain Barack Obama et ses homologues chinois, brésilien, indien et sud-africain.

Les pays en développement souhaiteraient que les négociations sur un futur traité contraignant relèvent de la Convention de 1992 sur le climat, laquelle fait porter davantage de responsabilités aux pays riches. Washington, de son côté, privilégie un dialogue fondé sur l'accord de Copenhague.

Parmi les pays n'ayant pas signé l'accord figurent plusieurs Etats de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont l'Arabie saoudite, qui redoutent de voir le monde se tourner vers les énergies renouvelables. De petits Etats insulaires comme Tuvalu, menacés par la montée du niveau des eaux, ont également refusé cet accord a minima.

Grégory Blachier pour le service français, édité par Gilles Trequesser