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L'OMS recommande de taxer davantage les boissons alcoolisées

Face à la forte progression de l'alcoolisme, notamment chez les jeunes, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) propose de taxer davantage les boissons alcoolisées et de mieux contrôler leur commercialisation. /Photo d'archives/REUTERS/Kham

Face à la forte progression de l'alcoolisme, notamment chez les jeunes, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) propose de taxer davantage les boissons alcoolisées et de mieux contrôler leur commercialisation. /Photo d'archives/REUTERS/Kham - -

par Stephanie Nebehay GENEVE - Face à la forte progression de l'alcoolisme, notamment chez les jeunes, l'Organisation mondiale de la santé (OMS)...

par Stephanie Nebehay

GENEVE (Reuters) - Face à la forte progression de l'alcoolisme, notamment chez les jeunes, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) propose de taxer davantage les boissons alcoolisées et de mieux contrôler leur commercialisation.

Au terme de deux années de débats, les ministres de la Santé des 193 Etats membres de l'OMS ont adopté jeudi par consensus une série de recommandations en ce sens à l'occasion de l'assemblée annuelle de l'organisation.

Le document non contraignant a été élaboré sous la supervision des pays nordiques.

"L'alcool favorise les accidents, les problèmes de santé mentale, les problèmes sociaux et affecte les tiers", a souligné Bernt Bull, conseiller du gouvernement norvégien.

La taxe relativement élevée sur les boissons alcoolisées en vigueur en Norvège et les mesures qui limitent leur distribution ont permis de réduire la prévalence des maladies liées à leur consommation, a-t-il fait valoir.

L'OMS évalue à 2,5 millions le nombre de décès prématurés dus chaque année à l'alcool, qui arrive en troisième position des facteurs de risque.

"Plus l'alcool est abordable, que ce soit parce qu'il est bon marché ou parce que les revenus sont plus élevés, plus il est consommé et plus il fait de dégâts (...)", observent les auteurs du document.

"BINGE DRINKING"

"La modélisation montre qu'un prix minimum par gramme d'alcool réduit la consommation et les affections associées", expliquent-ils, ajoutant que fixer la limite de l'alcoolémie tolérée au volant entre 0,02 et 0,05 gramme par litre réduit effectivement les accidents de la route.

Une étude menée récemment en Afrique du Sud montre que 29% des lycéens ont pratiqué le "binge drinking", ou hyperalcoolisation, dans le mois qui a précédé le sondage.

"Les conséquences négatives de l'abus d'alcool, qui pèsent lourdement sur les familles, la société et les services de santé publique, ont été trop longtemps ignorées bien qu'il s'agisse d'un problème croissant", a relevé Melvyn Freeman, membre du ministère sud-africain de la Santé.

En France, où le gouvernement vient de décider d'encadrer la pratique des "apéros géants", un jeune sur deux dit avoir été ivre dans l'année écoulée et un sur dix dit l'avoir été "au moins dix fois" sur les douze derniers mois, selon une enquête effectuée lors de l'appel de préparation à la défense.

Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser