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L'Italie veut l'aide de l'Europe face au "tsunami" des migrants

Lors d'une visite samedi sur la petite île de Lampedusa, à mi-chemin entre la Sicile et la Tunisie, Silvio Berlusconi (ici entouré de ses gardes du corps) a renouvelé ses appels à l'Union européenne pour qu'elle aide Rome à affronter le "tsunami humain" d

Lors d'une visite samedi sur la petite île de Lampedusa, à mi-chemin entre la Sicile et la Tunisie, Silvio Berlusconi (ici entouré de ses gardes du corps) a renouvelé ses appels à l'Union européenne pour qu'elle aide Rome à affronter le "tsunami humain" d - -

ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi a renouvelé samedi ses appels à l'Union européenne pour qu'elle aide Rome à affronter le "tsunami humain" des...

ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi a renouvelé samedi ses appels à l'Union européenne pour qu'elle aide Rome à affronter le "tsunami humain" des réfugiés et des immigrés clandestins d'Afrique du Nord qui arrivent depuis plusieurs semaines dans les îles du sud de l'Italie.

"L'Europe ne peut pas s'en désintéresser", a dit le président du Conseil italien lors d'une visite sur la petite île de Lampedusa, à mi-chemin entre la Sicile et la Tunisie.

"Soit l'Europe est une chose réelle et concrète, soit elle ne l'est pas et, dans ce cas, mieux vaut suivre chacun son chemin, en laissant tout le monde à sa propre politique et à son égocentrisme."

Lampedusa est au coeur d'une crise marquée depuis le début de l'année par l'arrivée d'environ 25.000 migrants à bord de bateaux de pêche surchargés.

Rome est en désaccord avec ses partenaires, France et Allemagne au premier chef, sur cette question qui sera examinée lors d'une réunion ministérielle de l'UE lundi à Bruxelles.

Dans un esprit d'apaisement, France et Italie ont décidé vendredi de patrouiller ensemble au large des côtes tunisiennes pour contenir l'afflux de migrants vers l'Europe.

SOLIDARITÉ GÉOPOLITIQUE

Le ministre italien de l'Economie Giulio Tremonti, qui s'exprimait auparavant en Hongrie, a dit que l'on ne devait pas compter sur l'Italie pour assumer seule le coût de cette vague d'immigration.

"Un chèque est arrivé en Italie et doit être honoré, mais il ne s'arrêtera pas à Lampedusa. Il arrivera en Allemagne, dans le Nord et dans toute l'Europe", a déclaré Tremonti.

"Nous aimerions parler de solidarité et de responsabilité avec nos partenaires de l'UE. Les pays européens ont créé des mécanismes de solidarité financière pour faire face à la crise financière, nous devons maintenant parler de solidarité pour des questions géopolitiques."

Le commissaire européen chargé du Développement, Andris Pielbags, a estimé cette semaine que l'Italie ne devait pas se focaliser sur l'immigration mais accroître son aide au développement, en vue d'empêcher que les révoltes populaires d'Afrique et du Proche-Orient ne créent une instabilité durable dans la région et en Europe.

La contribution italienne à l'aide internationale s'est élevée en 2010 à 2,3 milliards d'euros, soit 0,15% de son PNB, ce qui représente proportionnellement moins du tiers des contributions de la France et de la Grande-Bretagne.

Pielbags a dit que Rome devait quasiment doubler son apport pour qu'il atteigne environ 4,3 milliards de dollars.

Le gouvernement Berlusconi a exprimé l'intention d'accorder des permis de séjour provisoires aux migrants, ce qui leur permet, sous conditions, de se déplacer librement dans les pays européens de l'espace Schengen. Mais la France refuse d'accepter ces migrants sur son territoire et les bloque à Vintimille.

Vendredi, l'Allemagne s'est jointe à la France pour condamner l'Italie en faisant valoir que Rome violait l'esprit de Schengen en octroyant des visas à des Tunisiens pour des raisons humanitaires alors que la chute du régime de l'ex-président Ben Ali supprimait les raisons d'accorder l'asile.

James Mackenzie, Philippe Bas-Rabérin pour le service français