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L’antimatière tombe-t-elle vers le haut ou le bas?

Au Cern de Genève, le décélérateur d'antiprotons permet aux scientifiques de l'expérience ALPHA d'étudier l'antimatière.

Au Cern de Genève, le décélérateur d'antiprotons permet aux scientifiques de l'expérience ALPHA d'étudier l'antimatière. - -

L'antimatière, opposée à la matière qui nous constitue, est-elle soumise à la gravité classique ou à une forme inconnue d'antigravité? Les physiciens seraient en passe de répondre à cette énigme infiniment complexe. Et révolutionnaire?

A l’origine, il y a le Big Bang. Puis apparut la matière, celle par qui nous existons aujourd’hui, et, plus rare dans notre univers local, son extrême opposé: l’antimatière. A l’image des particules qui s’agitent quand on les chauffe, les esprits des scientifiques bouillonnent à son évocation. Et pour cause: matière et antimatière auraient été créées en quantité égale dans les instants suivant le Big Bang mais, pour une raison inconnue, l'Univers a privilégié la matière et il ne reste plus que d'infimes quantités d'antimatière, principalement aux abords des trous noirs ou dans les rayons cosmiques.

Aujourd’hui, l’un des défis des chercheurs est de parvenir à mesurer l’action de la gravitation sur l’antimatière. Car si la matière est attirée vers le bas sous l’action de la gravité, on peut penser que les atomes d’antimatière sont, à l’inverse, propulsés vers le haut sous l’effet d’une autre forme de gravité (l’anti-gravité?), encore inconnue à ce jour. C’est en tout cas une hypothèse avancée par les scientifiques, aussi incroyable puisse-t-elle paraître.

Capturer l'antimatière dans un piège magnétique

"Dans le cas improbable où l'antimatière tomberait vers le haut, nous devrions totalement revoir notre conception de la physique et repenser la façon dont l'Univers fonctionne", souligne dans un communiqué Joel Fajans, du Lawrence Berkeley National Laboratory américain. Les scientifiques doutent, mais veulent néanmoins en avoir le cœur net. Problème: l’antimatière est quasiment insaisissable, dans la mesure où elle s’annihile dès qu’elle rentre en contact avec la matière.

T.R. avec AFP