BFMTV
Sciences

Japon : la plus grande centrale nucléaire menacée par des failles

La centrale de Fukushima après le tsunami du 11 mars 2011.

La centrale de Fukushima après le tsunami du 11 mars 2011. - -

Construire une centrale nucléaire sur une faille géologique est chose courante au Japon. Mais après la catastrophe de Fukushima, les normes de sécurité se renforcent et certains sites n'y répondent plus.

La plus grande centrale nucléaire du Japon bientôt condamnée à la fermeture ? La proximité de failles géologiques pourrait l'y contraindre. A la faveur de nouvelles normes de sécurité, ces failles, autrefois considérées comme sans danger, pourraient être considérées comme actives et donc menaçante en application de nouvelles normes de sûreté.

>> LIRE AUSSI - Le Japon annonce l'arrêt progressif de sa production nucléaire sur 30 ans

La plupart des centrales sont à l'arrêt

L'accident de Fukushima provoqué par un séisme et un tsunami le 11 mars 2011 aura marqué les esprits. Toutes les centrales du Japon sont depuis à l'arrêt à l'exception de celle d'Ohi (ou Oi ouest) dont deux unités sur quatre demeurent en marche. Mais le problème est que Kashiwazaki-Kariwa, exploitée par Tokyo Electric Power (Tepco) à l'instar du site de Fukushima, est partiellement construite au-dessus de failles géologiques.

Des normes de sécurité renforcées

L'opérateur les considère comme inactives, mais la nouvelle autorité de sûreté nucléaire, créée en septembre dernier, pourrait les requalifier du fait d'un durcissement des normes, actuellement à l'étude.

L'autorité envisage en effet de définir comme active une faille qui a bougé dans les 400.000 dernières années, au lieu des 120.000 à 130.000 ans en vertu des règles actuelles, a expliqué un responsable à l'AFP. Au moins deux failles aujourd'hui considérées comme inactives sont susceptibles de basculer dans la catégorie active.

Un porte-parole de Tepco a confié que la compagnie allait effectuer de nouvelles études géologiques dans le sous-sol de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa pour en préciser la nature.

Cinq autres centrales font l'objet d'enquêtes

Kashiwazaki-Kariwa n'est pas, tant s'en faut, la seule installation nucléaire nippone soupçonnée d'être construite sur un terrain à hauts risques à cause de failles géologiques. Cinq autres centrales font actuellement l'objet d'enquêtes de terrain poussées qui pourraient déboucher sur des interdictions de redémarrage, de même que le surrégénérateur expérimental de Monju.

Le gouvernement plaide pour la remise en services des centrales, par souci d'approvisionnement en électricité, mais uniquement dans le cas de réacteurs jugés sûrs par l'autorité statutairement indépendante.

D. N. avec AFP