France Télécom juge absurde la thèse du complot sur les suicides
PARIS (Reuters) - Le directeur général de France Télécom, Stéphane Richard, a qualifié lundi d'absurde la thèse d'un complot de la direction visant à pousser à bout les salariés de l'entreprise.
Une information judiciaire pour harcèlement moral relative aux suicides de salariés à France Télécom imputés à une politique de restructuration et de management jugée "pathogène", a été ouverte vendredi dernier par le parquet de Paris.
Cette décision fait suite à un rapport de l'Inspection du travail visant 14 cas de suicides, tentatives ou dépressions graves de salariés, et à plusieurs plaintes de syndicats.
Pour Stéphane Richard, devenu le 1er mars directeur général de l'opérateur télécoms, la thèse selon laquelle "les dirigeants et les plus de 10.000 managers qu'il y a dans l'entreprise se seraient en quelque sorte entendus pour former un complot visant à pousser les gens au suicide est totalement absurde".
"Il n'y a eu aucun complot à l'intérieur de France Télécom pour faire en sorte que les gens se suicident", a-t-il déclaré sur Europe 1.
"Dans un suicide, il y a un aspect intime qui est essentiel et vouloir à toute force utiliser, récupérer ces drames individuels pour écrire le procès d'une entreprise, ça a quand même quelque chose de choquant", a-t-il souligné.
A ses yeux, parler de complot de la part de la direction est un "amalgame un peu calomnieux".
"C'est vrai que quand on regarde la façon dont on a parlé de France Télécom depuis six mois, on peut avoir le sentiment d'un certain acharnement, en tout cas d'une caricature", a-t-il dit.
Pour Stéphane Richard, France Télécom "a une réalité économique, sociale et humaine qui est bien plus intéressante que cette image que l'on veut lui donner depuis des mois.
France Télécom a dévoilé le 25 mars huit priorités, dans la gestion du personnel et la mesure de la performance des salariés notamment, pour répondre à la vague de suicides qui a touché l'entreprise.
Elizabeth Pineau, édité par Cyril Altmeyer