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Fessenheim : de l'incident nucléaire à l'accident de travail

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Un dégagement de vapeur a fait deux blessés très légers mercredi dans la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). Le gouvernement comme EDF ont minimisé la portée de cet incident survenu dans la doyenne des centrales françaises.

Survenu vers 15h, l'incident de nature chimique a provoqué l'intervention d'une cinquantaine de pompiers. Mais il n'y a eu aucun incendie, ont précisé aussi bien EDF que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "Il n'y a pas d'impact environnemental", a par ailleurs souligné le directeur de la centrale, Thierry Rosso, lors d'une conférence de presse. M. Rosso a expliqué que l'incident était lié la manipulation d'eau oxygénée, qui a provoqué une ébullition dans un bâtiment où sont notamment traités certains effluents des réacteurs. Mais le dégagement de vapeur, qui a provoqué automatiquement l'intervention des pompiers, n'a pas eu lieu dans "un bâtiment réacteur", a-t-il insisté.

Un simple incident de travail

Alors qu'EDF avait fait état dans un premier temps de deux agents "légèrement brûlés à travers leurs gants", le directeur de la centrale a encore nuancé plus tard ce bilan dans la journée. Ils "ont simplement une irritation sur les doigts", a dit M. Rosso, ajoutant que "huit autres salariés ont subi des contrôles préventifs parce qu'ils se trouvaient dans la zone".

Le gouvernement a lui aussi rapidement minimisé la portée de l'événement. La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, "s'est immédiatement entretenue avec l'Autorité de sûreté nucléaire qui lui a confirmé que cet incident est sans enjeu de sûreté", a souligné son ministère. Mme Batho, qui a qualifié l'incident "d'accident du travail", a toutefois demandé à EDF et à l'ASN "un rapport complet sur cet événement qui sera rendu public".

Mamère et Rugy montent au créneau

Mais l'incident n'en a pas moins provoqué de nombreuses réactions de la part des opposants au nucléaire. François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a déclaré que l'incident venait "rappeler à tout le monde, à tous ceux qui croyaient qu'avec le nucléaire il n'y avait pas de problème de sécurité, qu'il y a toujours un danger". Le député EELV Noël Mamère y a vu "la preuve qu'il faut fermer Fessenheim au plus vite", tout comme les organisations Greenpeace et Sortir du nucléaire qui ont exigé sa fermeture rapide. Doyenne des centrales nucléaires françaises en activité, Fessenheim est dans le collimateur des écologistes et de nombreux élus, en raison de son âge et de son exposition aux risques sismiques et d'inondation.

La fermeture : une promesse du candidat Hollande

Le président François Hollande s'est engagé durant la campagne électorale à fermer cette centrale d'ici à 2017. L'installation aura alors quarante ans. Dans le petit bourg de Fessenheim, où de nombreux habitants travaillent à la centrale, une grande banderole installée lors de la campagne présidentielle est toujours tirée entre l'église et la mairie: "Fessenheim 2012: candidate à la poursuite de la centrale nucléaire".

Vidéo : Grégoire Pelpel

DN avec AFP