BFMTV
Sciences

Fert : « Cela montre la qualité de la recherche française »

« Cela montre la qualité de la recherche française »

« Cela montre la qualité de la recherche française » - -

Le prix Nobel de Physique 2007 a été attribué au français Albert Fert et à l'Allemand Peter Grünberg pour leurs travaux sur les disques durs et leur miniaturisation. 6 questions à Albert Fert

Avez-vous eu les félicitations de Nicolas Sarkozy de vive voix ?
Albert Fert : Non, on n’a pas réussi à avoir la communication avec l’avion de Nicolas Sarkozy entre Paris et Moscou donc ce sera pour plus tard.

Vous êtes aujourd’hui le 50ème français à avoir un Prix Nobel, votre réaction : heureux et fier ?
A.F : Oh oui, je suis très fier et très content pour ma famille, mes collaborateurs et moi. Je pense que ça montre la qualité de la recherche française.

On aimerait bien comprendre votre découverte. Elle porte sur la miniaturisation des disques durs. Pouvez-vous nous expliquer très simplement votre technologie.
A.F : C’est un phénomène qui est nouveau. Obtenu par des technologies dites des nanotechnologies. Cela permet de détecter beaucoup plus finement les inscriptions magnétiques sur les disques durs. Ce phénomène nouveau qui s’appelle la magnétorésistance géante (ou GMR) est utilisé dans tous les disques durs aujourd’hui. Elle a permis de réduire la dimension des inscriptions magnétiques et donc d’augmenter considérablement (par un facteur 200) la quantité d’information stockable sur les disques durs.

Quelle est la conséquence sur la vie de tous les jours nous qui utilisons nos PC et Mac ? Qu’avez-vous changé pour nos ordinateurs ?
A.F : Surtout la quantité d’informations que l’on peut stocker. Actuellement, on peut stocker énormément d’informations, par exemple dans les hôpitaux, pour les scanners photographiques munis de disques durs. On peut aussi stocker énormément de musique sur les petits disques durs des baladeurs. Cela a permis d’étendre la technologie disque dur à l’électronique public.

De quand date votre découverte et combien de temps avez-vous travaillé dessus ?
A.F : La découverte date de 1988. Mais en fait elle a été préparée par une base résultats de physique fondamentale qui datait des années 70. Mais qui ont pu être exploitées qu’en 1988 grâce à l’arrivée des nanotechnologies.

Pourquoi être primé aujourd’hui ?
A.F : Oh vous savez il y a toujours un certain retard. D’autre part ce qui est important, en dehors de la découverte de ce phénomène particulier, c’est que cette découverte a ouvert le champ d’un nouveau type d’électronique qui s’appelle la spintronique et qui a beaucoup d’autres applications. Je crois que le prix prend en compte non seulement la découverte ponctuelle de 1988 mais aussi l’extension considérable de ce domaine de recherche et d’applications.

BFM TV & RMC