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Du cannabis retrouvé dans une amphore de vin gaulois

Des traces de Cannabis sativa ont été décelées dans une amphore ayant contenu du vin. (Photo d'illustration)

Des traces de Cannabis sativa ont été décelées dans une amphore ayant contenu du vin. (Photo d'illustration) - Tiziana Fabi - AFP

Le vase a été retrouvé dans la sépulture "d'un ou d'une Gauloise d'une trentaine d'années".

On a peut-être retrouvé la recette de la potion magique. Lors de fouilles menées en 2015 à Cébazat, dans le Puy-de-Dôme, les archéologues ont fait une surprenante découverte. Dans l'un des deux vases mis au jour dans une sépulture arverne du IIe siècle avant Jésus-Christ, les archéologues ont non seulement détecté des traces de raisin, de vin, de résine de conifère mais aussi de… cannabis, rapporte La Montagne.

"C'est la première fois en Europe que l'on identifie du Cannabis sativa dans une tombe", affirme au Parisien Nicolas Garnier, l'un des scientifiques à l'origine de la découverte. "Nous avons trouvé ces deux récipients dans la sépulture d'un ou d'une Gauloise d’une trentaine d'années", précise-t-il.

Rien d'étonnant à la présence de chanvre dans ces vases pour Matthieu Poux, professeur d'archéologie à l'université Lyon II, qui explique à Sciences et Avenir que compte tenu des "différentes recettes (de vins antiques) qui nous sont parvenues", "pratiquement toutes les plantes aromatiques ont été testées".

"Pour pouvoir le boire, on y mettait un peu de tout"

Et pour cause. Le vin, probablement produit sur place si l'on se fie à la découverte de trois cuves et d'un pressoir non loin, tournait rapidement au vinaigre à l'époque.

"Pour pouvoir le boire, on y mettait un peu de tout, du plâtre, de l'eau de mer, de l'herbe à chameau, du fenugrec", énumère Matthieu Poux.

Aux "vertus aseptisantes" de ces additifs s'ajoutait l'effet aromatique, voire… psychotrope, ce que suppose Nicolas Garnier dans les colonnes du Parisien.

"La recherche de l'effet psychotrope n'est pas prouvée par la seule présence de cette plante", nuance le professeur de Lyon II, qui reconnaît tout de même que "ce n'est pas innocent".

Liv Audigane