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Dormir longtemps favorise les cauchemars, selon une étude

Des pieds dépassant d'un lit (photo d'illustration).

Des pieds dépassant d'un lit (photo d'illustration). - Juan Antonio F. Segal - Flickr

Selon une étude scientifique britannique, les nuits de neuf heures ou plus de sommeil sont plus fertiles en mauvais rêves. En revanche, le stress et l'alcool souvent perçus comme moteurs des cauchemars sont écartés.

Une équipe de scientifiques de l'université d'Oxford s'est penchée sur les causes de la survenue des cauchemars, de mauvais moments qui conservent encore tout leur mystère. Les savants ont mis en place l'enquête la plus large sur le sujet pour tirer les choses au clair. Ainsi, ils ont étudié les cas de 846 participants en remplissant un questionnaire en ligne. Il en ressort que si, bien sûr, les songes les plus désagréables découlent souvent de traumatismes ou d'événements dramatiques, ils sont aussi profondément liés à la question de la durée du sommeil.

Les sondés devaient répondre à deux interrogations-clés: combien de cauchemars avaient-ils fait au cours de deux dernières semaines? Et quel était leur degré d'horreur, de gravité pour eux? Les experts ont aussi souhaité savoir si les participants avaient pu vivre certaines contrariétés personnelles récemment, comme un divorce, par exemple, ou des problèmes judiciaires ou administratifs. Les personnes sollicitées devaient aussi décrire leur consommation d'alcool, leur éventuelle tendance naturelle à l'anxiété et le nombre d'heures passées à dormir. 

La chasse aux idées reçues 

Alors que, à travers le questionnaire, revenait souvent l'idée que l'anxiété favorise les cauchemars, il apparaît dans ces travaux que c'est bien le dernier facteur qui s'affirme comme déterminant. En effet, les scientifiques ont établi un lien entre l'occurrence des cauchemars chez les individus et les nuits de neuf heures ou plus. Ainsi, le laps de temps dévolu à ce qu'on appelle le sommeil paradoxal (dernier stade d'un cycle de sommeil) s'accroît à mesure que s'allonge la durée du sommeil. Or, c'est durant cette phase bien particulière que les cauchemars ont tendance à surgir. 

En revanche, les conclusions de cette enquête semblent écarter l'hypothèse d'un lien entre anxiété et mauvais rêves, ou plutôt l'inverser. Les scientifiques envisagent à présent la possibilité qu'un cauchemar, augmentant les risques de conduire à un sommeil haché, suscite un stress chez l'individu éveillé et le pousse à vouloir dormir davantage. Les auteurs de l'étude ont également balayé une autre idée reçue: ni l'ingestion d'alcool ni la pratique sportive n'ont laissé apercevoir d'incidence sur le surgissement ou le retour des cauchemars. 

Ce rejet de l'alcool comme élément d'explication a tout de même quelque chose de surprenant. D'autres études avaient ainsi expliqué que la boisson dopait le sommeil paradoxal et donc générait l'accroissement du nombre de cauchemars. 

Robin Verner