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Didier Guillaume "pas choqué" par les vaches à hublot: "Ça permet des études"

Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, le 27 juin 2019

Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, le 27 juin 2019 - Capture d'écran BFMTV

À l'instar de Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique, le ministre de l'Agriculture juge que cette pratique, révélée par l'association L214, est "utile" à la recherche et permet in fine de réduire le nombre d'animaux sous traitement antibiotique.

Au moins, pas de dissonance visible entre le ministère de l'Agriculture et celui de la Transition écologique sur les vaches à hublot. Invité de notre antenne ce jeudi matin, Didier Guillaume a réagi à la polémique autour de ce dispositif, dont les images ont circulé sur les réseaux sociaux, choquant nombre d'observateurs sensibles au bien-être animal. 

"Je comprends que ça puisse choquer. (...) Ça ne m'a pas choqué, parce que je connaissais le sujet", a déclaré l'ancien socialiste, avant d'essayer de justifier cette pratique.

"Quand on met une fistule pour faire une dialyse, ou quand on fait une trachéotomie, c'est à peu près la même proportion", a-t-il d'abord comparé.

Et le ministre de l'Agriculture d'assurer que la pratique est autorisée et contrôlée par l'Union européenne.

"C'est surveillé par la (Haute Autorité de) Santé, c'est surveillé par la DGAL (Direction générale de l'Alimentation, chapeautée par le ministère), c'est fait sous anesthésie générale et ça permet, surtout, des études."

Arrêt d'ici 2025?

D'après Didier Guillaume, en 2018, les éleveurs ont utilisé 40% de moins d'antibiotiques "pour leurs animaux et pour leurs ruminants". "C'est aussi grâce à la recherche", a-t-il ajouté, annonçant que l'INRA (Institut national de la recherche agronomique, principal utilisateur du dispositif) prévoyait la fin de cette pratique d'ici 2025. 

Secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, Brune Poirson avait développé un argumentaire semblable le 21 juin sur Public Sénat. D'après elle, la pose de "hublots" sur la panse des vaches est certes choquante, mais utile pour la recherche scientifique. "Ces pratiques ne font pas souffrir l’animal", a-t-elle assuré.

"Je regarde concrètement les choses"

Son collègue Didier Guillaume dit vouloir être "le plus pragmatique possible, (...) le plus concret possible".

"On peut jouer les émotions, jouer (...) la démagogie, mais moi je regarde concrètement les choses: le jour où on pourra arrêter de faire cela, je pense (que) ce sera bien. Pour l'instant, c'est vraiment contrôlé, il faut faire très attention, les vaches ne souffrent pas."

Et l'ex-sénateur de la Drôme de conclure: "Je comprends que ça puisse choquer, mais c'est aussi ça, la recherche."

Jules Pecnard