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Des traces de pollution datant de l'Antiquité romaine découvertes dans les glaces du Mont-Blanc

Le Mont-Blanc. (photo d'illustration) - Wikimedia -

Le Mont-Blanc. (photo d'illustration) - Wikimedia - - -

Les Romains étaient donc de gros pollueurs. C'est ce que révèle la glace prélevée dans le massif du Mont-Blanc par des chercheurs du CNRS, qui fait état de traces de métaux lourds comme le plomb ou encore l'antimoine.

Les glaciers du Mont-Blanc renferment encore des traces de pollution datant de l'Antiquité romaine. En analysant de la glace prélevée à 4.300 mètres d'altitude dans le col du Dôme, dans le Mont-Blanc, une équipe de chercheurs internationaux a retrouvé des traces de pollution liées à l'activité minière et à la production de plomb et d'argent datées de l'Antiquité romaine.

Les chercheurs du CNRS de l'Institut des géosciences de l'environnement de Grenoble ont publié une étude dans le Geophysical Research Letters, dans laquelle ils indiquent avoir retrouvé du plomb et de l'antimoine (un métal toxique et cancérogène) dans des carottes de glace prélevées dans les profondeurs du Mont-Blanc.

Deux pics d'émissions frappants

Les archives glacières des Alpes, relayées par le site d'information scientifique Futura, mettent en évidence deux pics d'émissions de plomb notables. Un premier entre les ans 350 et 100 avant J.C, puis entre les ans 0 et 200 après J.C. Pour les chercheurs, les métaux lourds et toxiques découverts dans la glace correspondent donc bien à l'activité minière des Romains de l'Antiquité.

"Les Romains extrayaient le minerai de plomb argentifère pour produire le plomb nécessaire à la fabrication des conduites d’eau, et l’argent pour la monnaie", rappellent les scientifiques du CNRS dans leur rapport.

L'étude démontre également que "la glace des Alpes a archivé la pollution durant l'Antiquité romaine", et qu'il s'agit de "la meilleure archive pour comparer cette pollution du temps des romains à la pollution qu'on a connu il y a une trentaine d'années avec l'essence au plomb", a expliqué Michel Legrand, chercheur au CNRS de Grenoble, à nos confrères de France Bleu Haute-Savoie.

Cela confirme par conséquent que les Romains étaient de gros pollueurs et qu'ils ont perturbé de manière significative" et "pendant plusieurs siècles (...) la teneur naturelle en métaux, le bruit naturel comme on dit dans notre jargon, d'un facteur 10".

Jeanne Bulant