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Des scientifiques découvrent une enzyme capable de transformer l'air en électricité

Une image au microscope de la bactérie Burkholderia pseudomallei capturée en 2005 à Taiwan (Illustration)

Une image au microscope de la bactérie Burkholderia pseudomallei capturée en 2005 à Taiwan (Illustration) - HO / AFP

En l'isolant d'une bactérie, des chercheurs australiens ont démontré que cette enzyme était capable de mobiliser l'hydrogène contenu dans l'air pour le transformer en énergie.

Convertir l'air en électricité? C'est ce dont serait capable une enzyme, selon les travaux de chercheurs australiens publiés dans la revue Nature ce mercredi 8 mars. Les scientifiques se sont en effet penchés sur le fonctionnement d'une bactérie vivant dans le sol qui mobilise l'hydrogène contenu dans l'air environnant pour le transformer en énergie.

En analysant son code génétique, les auteurs de l'étude ont ainsi identifié, à l'origine de cette transformation, une enzyme spécifique nommée Huc. Cette dernière serait capable de "produire un courant électrique directement lorsqu'elle est exposée à des quantités mêmes infimes d'hydrogène", soutiennent les auteurs.

Le défi de l'équipe de chercheurs a notamment consisté à parvenir à isoler l'enzyme des bactéries. Ils ont donc dû développer une série de méthodes pour cultiver ces bactéries puis utiliser la chimie pour tenter d'isoler le composant.

Une sorte de batterie naturelle durable

Même extraite de la bactérie, Huc serait capable de convertir des quantités infimes d'hydrogène en électricité. L'étude montre aussi que l'enzyme peut être congelée ou chauffée et qu'elle conserve sa capacité à générer de l'énergie.

Ainsi, pour les scientifiques australiens à l'origine de ces travaux, Huc constitue une sorte de batterie naturelle durable. "La quantité d'énergie fournie par l'hydrogène dans l'air serait faible, mais probablement suffisante pour alimenter un moniteur biométrique, une horloge, une ampoule LED ou un simple ordinateur", indiquent-ils.

Avec plus d'hydrogène à la source, l'enzyme "pourrait potentiellement alimenter des appareils plus importants", précisent les auteurs.

Cette première phase d'expérimentation a néanmoins eu lieu dans un contexte de laboratoire et à une échelle minuscule - en milligrammes. Il faut désormais passer à un niveau supérieur, l'échelle des grammes, avec comme objectif, celle des kilogrammes.

Lola Dhers