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Des retraités ou des étudiants pour remplacer les enseignants ?

Dans un entretien publié mardi par Le Parisien-Aujourd'hui en France, le ministre de l'Education nationale Luc Chatel annonce que des jeunes retraités et des étudiants pourraient être sollicités pour remplacer les enseignants absents. /Photo d'archives/RE

Dans un entretien publié mardi par Le Parisien-Aujourd'hui en France, le ministre de l'Education nationale Luc Chatel annonce que des jeunes retraités et des étudiants pourraient être sollicités pour remplacer les enseignants absents. /Photo d'archives/RE - -

PARIS - Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a proposé de faire remplacer les enseignants absents par des jeunes retraités et des...

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a proposé de faire remplacer les enseignants absents par des jeunes retraités et des étudiants, provoquant la colère de l'opposition et des syndicats.

"C'est totalement du bricolage", a dénoncé Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, sur France Inter. "C'est mettre tout le monde en difficulté, y compris ces personnes qui seraient appelées à intervenir, et ce sont des mesures à très courte vue".

Le Parti communiste et la Fédération indépendante démocratique lycéenne (FIDL), proche du Parti socialiste, s'insurgent et rappellent l'appel des syndicats à une "journée nationale d'action" dans les collèges et les lycées vendredi.

Pour résoudre les problèmes d'absentéisme des enseignants, le ministre de l'Education, qui recevait mardi les recteurs, prône un "système de remplacement plus réactif et beaucoup plus souple", permettant, par exemple, aux académies de se prêter des remplaçants.

De plus, a-t-il expliqué, il faut élargir le vivier de professeurs remplaçants disponibles, surtout pour les absences de courte durée, et mettre en place un fichier de contractuels associés qui s'ajouterait à celui des professeurs non titulaires.

Luc Chatel pense à "des personnes qui auront déjà été vues par les inspecteurs et dont on sait qu'on pourra les appeler au pied levé, pour un ou trois jours, de jeunes retraités de l'Education nationale, des étudiants qualifiés ou adultes diplômés".

Il précise que ces personnes bénéficieront de stages d'observation avec des professeurs expérimentés.

"Le ministre se met lui-même dans une situation impossible", estime Bernadette Groison. "Il supprime des postes dans l'Education nationale et il fait comme s'il découvrait par ailleurs qu'il y a des services qui ne sont pas rendus".

"Au lieu de pallier des manquements que nous dénonçons depuis longtemps, évaluons la situation et créons des postes nécessaires à l'Education nationale", a-t-elle ajouté.

"UN JEU DE PIONS"

Même ton au Parti communiste, pour qui "la formation des générations futures est désormais traitée à l'emporte-pièce".

Le ministre de l'Education "ne connaît qu'une seule opération mathématique, la soustraction", accuse dans un communiqué le PCF, qui dénonce la politique de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

"C'est votre gouvernement qui s'étonne d'avoir des difficultés pour faire face aux remplacements des professeurs. Mais à qui la faute M. Chatel?", s'interrogent les communistes.

"L'éducation n'est pas un jeu de pions", prévient de son côté la FIDL dans un communiqué.

Pour le syndicat lycéen, le ministre "ferait mieux de travailler sur une vraie réforme du lycée et un vrai plan d'embauche massive de personnel éducatif formé".

Pour améliorer le remplacement des enseignants, Luc Chatel a demandé à chaque chef d'établissement de désigner une personnalité "pilote" chargée de gérer ces questions.

Ces annonces font suite à plusieurs démarches d'associations de parents d'élèves qui dénoncent la fréquence des absences non remplacées et envisagent en banlieue parisienne notamment de saisir les tribunaux.

Dans le primaire, le taux de remplacement est de 91% et dans le secondaire, de 92% pour les absences de longue durée, a souligné Luc Chatel sur France Inter.

Cependant, "dans le second degré et surtout pour les absences de courte durée nous devons améliorer la qualité du service public", a-t-il ajouté.

Service France, édité par Gilles Trequesser

REUTERS