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Des rescapés du séisme attendent encore les secours au Chili

Décombres d'un cirque à Iloca, au Chili. Une semaine après le très violent séisme qui a fait plusieurs centaines de morts dans le centre-sud du pays, certains survivants attendaient toujours samedi d'être secourus. /Photo prise le 6 mars 2010/REUTERS/Ivan

Décombres d'un cirque à Iloca, au Chili. Une semaine après le très violent séisme qui a fait plusieurs centaines de morts dans le centre-sud du pays, certains survivants attendaient toujours samedi d'être secourus. /Photo prise le 6 mars 2010/REUTERS/Ivan - -

CONCEPCION, Chili - Une semaine après le très violent séisme qui a fait plusieurs centaines de morts dans le centre-sud du Chili, certains survivants...

CONCEPCION, Chili (Reuters) - Une semaine après le très violent séisme qui a fait plusieurs centaines de morts dans le centre-sud du Chili, certains survivants attendent toujours d'être secourus.

Sans abris et livrés à eux-mêmes, ils expriment colère et frustration devant la manière dont la présidente sortante Michelle Bachelet a géré la crise, lui reprochant la lenteur de sa réaction.

"C'est un cas de mauvaises gestion et organisation de la part du gouvernement. L'aide est venue pour 99% des Chiliens et pour 1% du gouvernement", s'est indigné un sinistré de 44 ans, Fernando Valenzuela, qui vit sous une tente dans la petite ville de Dichato, près de l'épicentre de la secousse du 27 février.

La région de Dichato a été dévastée par les tsunamis provoqués par le séisme d'une magnitude rare de 8,8 degrés sur l'échelle de Richter et des navires ont été projetés parfois jusqu'à deux kilomètres à l'intérieur des terres.

De nombreux survivants affirment ne pas avoir été prévenus de la probabilité de tsunamis, dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre. La marine chilienne a reconnu que son système d'alerte était en panne. Le responsable de l'unité d'alerte aux catastrophes a été limogé.

Le gouvernement se voit, de plus, reprocher d'avoir publié des estimations confuses sur le nombre de victimes, comptant parmi les morts des dizaines de disparus qui ont finalement survécu.

DE 15 À 30 MILLIARDS DE DOLLARS DE DÉGÂTS

Parti d'une estimation de plus de 800 morts, il a dû en revenir vendredi à 452 corps identifiés. Il n'avance plus de chiffres pour les disparus et les corps non identifiés.

Sebastian Pinera, le président de droite qui s'apprête à succéder le 11 mars à Bachelet, a promis de réformer complètement l'Onemi, l'Office national des situations d'urgence.

Certains ont critiqué aussi Bachelet pour ne pas avoir dépêché de troupes immédiatement après la catastrophe dans les zones dévastées pour y éviter les pillages.

"Michelle Bachelet n'a pas voulu finir son mandat avec l'armée dans les rues", explique Ivan Gonzalez Ruiz, propriétaire d'une boulangerie pillée du port de Talcahuano.

Cela aurait rappelé les années de la dictature militaire d'Augusto Pinochet, reconnaît-il. "Mais c'était absolument nécessaire. Il fallait qu'ils fassent cesser les pillages. Et elle a attendu trop longtemps."

La présidente a survolé samedi les zones sinistrées tandis que le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, s'est rendu à Conception, la seconde ville du pays, où sept violentes répliques ont été ressenties vendredi, dont la plus forte a atteint une magnitude de 6,6.

Le gouvernement s'est abstenu d'évaluer l'ampleur des dégâts, qui pourraient se situer entre 15 et 30 milliards de dollars, soit 15% du PIB du pays. Bachelet a estimé que le Chili aurait besoin d'emprunter pour reconstruire les zones dévastées.

La raffinerie de Bio bio, première installation chilienne, endommagée par le séisme, ne pourra être remise en service avant deux à trois mois, a estimé samedi son directeur.

"Un examen complet de l'état des lignes et des pompes pendra au moins un mois, un mois et demi. En ce qui concerne la reprise de l'activité (...), elle pourrait prendre au moins 90 jours, 60 à 90 jours", a déclaré Jorge Fierro, interrogé par Reuters.

Version française Marc Delteil et Jean-Philippe Lefief