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Des plongeurs repêchent des masques et des gants au large de la Côte-d'Azur

Cette pollution d'un genre nouveau alerte les associations, qui demandent aux pouvoirs publics d'agir rapidement.

Les éboueurs parisiens avaient prévenu. Le 14 mai dernier, trois jours seulement après la fin du confinement, ils avaient alerté via les réseaux sociaux de la multiplication des masques jetés à même les trottoirs dans la capitale. Quelques heures plus tard, ils étaient rejoints par leurs homologues lyonnais, qui rappelaient que ces protections devaient être jetées "dans un sac fermé."

"Les prémices d'une nouvelle pollution"

Et ce phénomène polluant ne semble pas s'arrêter à la terre. Dans un message publié ce week-end sur Facebook, l'association Opération mer propre, spécialisée dans le nettoyage des plages et fonds marins, fait l'inventaire de sa "récolte", après une plongée. En plus de plusieurs bouteilles en plastique et d'un plot de chantier, cinq masques chirurgicaux jetables ainsi que quatre gants en latex ont été repêchés à Golfe-Juan, entre Cannes et Antibes. 

Contacté par BFMTV.com, Laurent Lombard, fondateur de l'association, ne cache pas son inquiétude quant à cette découverte. 

"C'est une très mauvaise habitude, d'autant plus que ces masques sont potentiellement contaminés. On les met pour protéger les autres, mais si ça commence comme ça...", explique-t-il. 

Pour lui, la situation pourrait d'ailleurs devenir intenable dans les semaines à venir. 

"J'ai peur, je suis un lanceur d'alerte et je veux qu'on en parle. Les masques, il n'y a pas longtemps qu'on les a, on va en avoir des milliards, je dis attention, ce sont les prémices d'une nouvelle pollution. Les réseaux souterrains sont déjà pollués, et s'il y a des orages, l'eau fluviale va se répandre dans la mer avec les déchets", martèle-t-il. 

Nano-particules et écosystème 

Au-delà du caractère polluant des masques et gants potentiellement contaminés, leur présence en pleine mer est également un problème majeur pour la faune et la flore locales. 

"J'ai surtout peur des nano-particules. On dit que les masques disparaissent avec le temps, mais ce n'est pas tout à fait vrai, le plastique ne disparaît jamais et il sera ingéré par le plancton, puis par les petits poissons. Il peut ainsi rentrer dans la chaîne alimentaire", reprend Laurent Lombard.

Face à l'urgence de la situation, Eric Pauget, député Les Républicains de la 7ᵉ circonscription des Alpes-Maritimes, où se trouve Golfe-Juan, a décidé de déposer une proposition de loi auprès de l'Assemblée nationale. Ainsi, toute personne qui abandonnerait un masque sur la voie publique serait sanctionnée d'une amende de 300 euros, souligne France 3 Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Pour rappel, un masque chirurgical met près de 450 ans à se désagréger dans la nature.

Hugo Septier