BFMTV
Sciences

Des cocottes-minute pour transporter des matériaux radioactifs

Des cocottes-minute pour transporter des matériaux radioactifs

Des cocottes-minute pour transporter des matériaux radioactifs - -

C'est une pratique répandue dans l'industrie nucléaire, mais qui n'était pas connue du grand public. Un appel d'offre vient d'être publié par le Commissariat à l'énergie atomique du centre de Valduc en Bourgogne. Il recherche 4.000 autocuiseurs, pour stocker des matériaux extrêmement radioactifs comme le plutonium.

"Centre de recherche nucléaire de Valduc cherche 4.000 autocuiseurs en acier inoxydable destinés au transport de matériaux sensibles, et garantissant un niveau de sûreté et de confinement parfaitement maîtrisés". C'est ce qu'affiche la page Internet détaillant l'étrange appel d'offres lancé par le CEA.

Michel Marie, pourtant porte-parole du Cedra, collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs, s'est aussi étonné de cet appel d'offres dont il n'avait jamais entendu parler. Pour lui, ces autocuiseurs devraient servir à transporter du plutonium car "ils recherchent des cocottes-minute qui font maximum 17 litres chacune. Ça veut donc dire que ce matériaux, on le fractionne. Or, on sait que le plutonium, quand on en met quelques kilos ensemble, il a la malheureuse particularité d'exploser. C'est pour ça qu'il faut le réfractionner en un certain nombre de volumes, d'où les cocottes-minute", suppose-t-il.

Plutonium, tritium ou uranium, selon le directeur du CEA de Valduc, la cocotte-minute est le conteneur idéal. Elle est d'ailleurs utilisée de cette manière depuis les années 1960.

Les associations anti-nucléaires rappellent toutefois qu'il ne s'agit pas de n'importe quel site. Le CEA de Valduc est sur leur liste noire. "Des analyses montrent que les cours d'eau sont contaminés, les bâtiments aussi. Valduc ne respecte pas les règles en la matière", rappelle Jean-Pierre Minne du réseau "Sortir du nucléaire".

"Sortir du nucléaire" affirme qu'au cours des dernières années, plusieurs incidents et erreurs ont été constatés sur ce site dont la plupart des activités est classée secret-défense.