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Curiosity fête une première année de succès scientifiques sur Mars

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Ce mardi, cela fait tout juste un an que la sonde Curiosity évolue à la surface de la planète Mars. Un anniversaire qui, par-delà l'exploit technique et scientifique, est l'occasion de faire un premier bilan des avancées réalisées par ce robot.

La sonde américaine Curiosity, toujours vaillante, fête mardi sa première année sur le sol martien. Au cours de ses pérégrinations martiennes, le robot a recueilli des informations-clés pour une future conquête de la planète rouge.

De la taille d'un petit 4X4, doté de dix instruments, il a pu établir pour la première fois que Mars fut propice à la vie microbienne dans son lointain passé, remplissant ainsi le principal objectif scientifique de la mission d'au moins deux ans qui sera sans doute prolongée.

Un pas de plus vers une mission habitée

"Les succès de Curiosity comme son amarsissage spectaculaire et ensuite ses résultats scientifiques ouvrent la voie à de nouvelles explorations dont l'envoi d'astronautes sur un astéroïde et Mars", estime le patron de la Nasa, Charles Bolden.

La descente époustouflante du robot à six roues dans le cratère de Gale à dix kilomètres du mont Sharp (5.000 mètres de haut) dans la nuit du 5 au 6 août 2012, vu son poids de près d'une tonne, a requis une nouvelle technique d'atterrissage très complexe. Cette opération a montré que la Nasa pouvait poser des charges plus lourdes sur Mars. C'est un des grands défis technologiques d'une mission habitée vers la planète rouge, soulignent les scientifiques.

Un premier kilomètre et demi riche en découvertes

Pendant cette première année, Curiosity a transmis sur la Terre plus de 190 gigabits de données, l'équivalent de 45.600 chansons stockées dans des MP3 ainsi que 36.700 images à haute définition, précise la Nasa. Son laser, une première sur Mars et qui a été fabriqué par une équipe française, a été utilisé à plus de 75.000 reprises pour analyser la composition des roches.

Ses instruments et caméras ont assez rapidement permis de répondre à la principale question de la mission consistant à savoir si Mars a été propice à la vie microbienne, rappelle l'astrobiologiste Michael Meyer.

Peu après son amarsissage, les caméras de Curiosity ont détecté des agglomérats de cailloux et gravier formés par l'écoulement d'eau dans ce qui fut le lit d'une ancienne rivière. L'analyse des roches a ensuite permis de trouver de l'argile qui se forme au contact de l'eau et de déterminer que cette eau n'était pas salée, ni trop acide pour empêcher la vie.

D'autres découvertes majeures attendues

Ces découvertes expliquent pourquoi Curiosity n'a parcouru qu'un kilomètre et demi depuis son arrivée. Ces dernières semaines, le robot a repris la route vers le mont Sharp, distant de huit kilomètres et principal cible d'exploration de la mission. Ce périple prendra plusieurs mois d'autant que Curiosity s'arrêtera en chemin pour analyser des formations géologiques intéressantes.

Le pied du mont Sharp suscite un grand intérêt en raison de différentes couches sédimentaires qui pourraient permettre de dater les périodes durant lesquelles Mars était propice à la vie, précise Michael Meyer. "Si on trouve de multiples environnements qui étaient habitables dans le passé, cela accroît la probabilité que la vie a existé sur Mars", explique John Logsdon, ancien directeur du Space Policy Institute à Washington et membre actuel du comité consultatif de la Nasa.

David Namias avec AFP