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Craintes sur la météo dans les opérations sur le Costa Concordia

Les autorités italiennes qui tentent de stabiliser le paquebot Costa Concordia, redoutent une possible détérioration des conditions climatiques vendredi qui pourrait endommager un peu plus le navire et retarder les opérations d'extraction du fuel destinée

Les autorités italiennes qui tentent de stabiliser le paquebot Costa Concordia, redoutent une possible détérioration des conditions climatiques vendredi qui pourrait endommager un peu plus le navire et retarder les opérations d'extraction du fuel destinée - -

par Steve Scherer et Gabriele Pileri ROME (Reuters) - Les autorités italiennes qui tentent de stabiliser le paquebot Costa Concordia, redoutent une...

par Steve Scherer et Gabriele Pileri

ROME (Reuters) - Les autorités italiennes qui tentent de stabiliser le paquebot Costa Concordia, redoutent une possible détérioration des conditions climatiques vendredi qui pourrait endommager un peu plus le navire et retarder les opérations d'extraction du fuel destinées à éviter une catastrophe environnementale au large de la Toscane.

Six jours après l'échouage du cargo de 114.500 tonnes au large de l'île du Giglio, l'espoir de retrouver des survivants a quasiment disparu.

Tous les regards sont désormais tournés vers les soutes du navire où sont contenues 2.300 tonnes de carburant et de lubrifiant qui menacent de polluer l'une des plus grandes réserves marines d'Europe.

Le ministre italien de l'Environnement, Corrado Clini, a indiqué jeudi qu'il avait exhorté l'opérateur du paquebot, Costa Croisières, à prendre des mesures pour limiter les ravages d'une possible fuite du carburant, en mettant notamment en place 1.000 mètres de barrières contre la pollution.

En cas de mauvaise météo, le navire pourrait glisser de 50 à 90 mètres des récifs où il se trouve, s'endommager un peu plus et risquer de polluer les côtes de la Toscane.

D'après le ministre italien, les opérations d'extraction du fuel pourraient prendre au moins deux semaines et ne devraient débuter qu'à la fin des opérations de recherche des corps.

Deux Français ont été identifiés parmi les 11 corps récupérés jusqu'à présent. Vingt-quatre personnes, dont deux Français, sont toujours portées disparues parmi les 4.200 personnes qui se trouvaient à bord au moment du naufrage.

"Le navire est un véritable labyrinthe. Il est gigantesque, (...), c'est un miracle qu'il y ait eu autant de survivants", estime Modesto Dilda, un des responsables des plongeurs. "C'est important de poursuivre les recherches. On comprend bien que les familles des victimes veuillent les corps", a-t-il ajouté.

"INCROYABLE NÉGLIGENCE"

Le capitaine du paquebot, Francesco Schettino, est accusé d'homicides multiples, d'avoir provoqué un naufrage en approchant trop près des côtes et d'avoir abandonné son bateau avant que tous les occupants n'aient été évacués.

Il a comparu mardi devant la justice. Dans sa décision, le juge a estimé que Schettino avait fait preuve d'une "incroyable négligence" et "d'une incapacité totale à procéder aux différentes phases de l'alerte", notamment en ne déclenchant l'alarme qu'entre 30 et 40 minutes après l'impact.

Il a abandonné le navire et est resté sur le rivage pendant plus d'une heure, "regardant le navire sombrer".

Le capitaine a estimé, lui, qu'on devrait le remercier d'avoir sauvé "des centaines, sinon des milliers" de vies parce qu'il a approché le "Costa Concordia" près du rivage après avoir heurté un rocher, a dit son avocat, Me Bruno Leporatti.

En outre, son défenseur dit que le capitaine nie être le seul responsable du naufrage. Il a été en mesure de fournir des informations aux garde-côtes et aux secouristes durant l'évacuation, même s'il n'était pas à bord.

Un magistrat a décidé qu'il pouvait quitter la prison et être assigné à résidence à son domicile, près de Sorrente, au sud de Naples. Le parquet de Grosseto va faire appel de cette décision en mettant en avant le risque de fuite du suspect.

Dans une interview accordée à une chaîne de télévision de son pays, une jeune Moldave de 25 ans, Domnica Cermotan, a pris la défense du capitaine, saluant sa gestion "extraordinaire" de la situation.

En France, un collectif des victimes françaises du naufrage, qui revendique plusieurs centaines de membres, a été créé par une rescapée près de Bordeaux, sans qu'il soit question dans l'immédiat d'action en justice.

Benjamin Massot et Marine Pennetier pour le service français