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Comparable à 1976, la sécheresse coûtera des millions

Le printemps 2011 est le plus sec enregistré depuis 50 ans, et le plus chaud depuis le début du XXe siècle.

Le printemps 2011 est le plus sec enregistré depuis 50 ans, et le plus chaud depuis le début du XXe siècle. - -

L'indemnisation des éleveurs frappés par la sécheresse devrait coûter des centaines de millions d'euros, a annoncé ce mardi Bruno Le Maire. Le ministre de l'Agriculture qui redoute une sécheresse « plus terrible qu’en 1976 »…

Des centaines de millions d'euros. C'est ce que devrait coûter l'indemnisation des éleveurs frappés par la sécheresse. Information donnée ce mardi par le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, qui réunissait les représentants du monde agricole, les banquiers et les assureurs. Selon le ministre, « la sécheresse touche désormais tout le territoire français » et pourrait être « plus terrible encore » que celle de 1976

Des pertes supérieures à 30%...

L'argent doit être versé par le Fonds de garantie des calamités agricoles. Organisme dont les responsables se réuniront le 15 juin prochain. Seuls les agriculteurs spécialisés dans l'élevage ainsi que ceux qui font de la polyculture, seront éligibles à ce fonds. Pour avoir droit à une indemnisation, les éleveurs doivent avoir enregistré des pertes supérieures à 30% par rapport à la moyenne des années précédentes.

D'autres secteurs, comme les céréaliers, passent eux par un système d'assurances.

« Proposer aux éleveurs de s’endetter à nouveau, c’est pas une solution »

Par ailleurs, 700 millions d’euros de prêts de trésorerie vont être mis à la disposition des éleveurs par le Crédit agricole. Des prêts à un taux de 1,5% à 2%. Mais selon Gérard Durand, porte-parole national de la Confédération paysanne et éleveur en Loire-Atlantique, « les producteurs, les éleveurs ne veulent plus de prêts. Ils sont en train de rembourser ce qu’on appelle le prêt Sarkozy, qui a été fait pendant la crise laitière et la crise de la viande bovine. Donc leur proposer de nouveau de s’endetter, c’est pas une solution, c’est pas ce que les éleveurs attendent. Et dire que cette mesure-là est une action de solidarité… ils prêtent de l’argent à 2% ; il ne fait pas un gros effort quand même ! Il fait son business, il n’est pas dans la solidarité ! »

« Pour les agriculteurs, la sécheresse c’est bien un cas de force majeure »

Compte tenu des difficultés – notamment financières – des agriculteurs, l’Association française des usagers des banques (AFUB), rappelle que les prêts personnels, et tout particulièrement les crédits immobiliers, peuvent être suspendus. Serge Maître, président de l’AFUB, explique que chacun peut utiliser cette mesure en cas de situation d’urgence : « Cette protection de la loi est réservée aux situations exceptionnelles, c’est-à-dire aux situations où l’on est confronté à une difficulté de paiement qui ne dépend nullement de notre volonté, mais qui est un cas de force majeure. Et pour les agriculteurs, la sécheresse c’est bien un cas de force majeure. Ayant actuellement moins d’argent – ils ont des ressources qui diminuent et surtout des dépenses qui augmentent –, ça peut être pour eux la possibilité de se réserver un peu d’oxygène ».

La Rédaction, avec Antoine Perrin