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Comment observer la comète C/2022 E3, 50.000 ans après sa dernière visite?

La comète C/2022 E3 (ZTF) pourrait être visible à l'oeil nu pour la première fois depuis 50.000 ans dès fin janvier.

La comète C/2022 E3 (ZTF) pourrait être visible à l'oeil nu pour la première fois depuis 50.000 ans dès fin janvier. - AFP PHOTO / NASA / DAN BARTLETT

L'objet céleste, découvert en mars 2022, se trouve à son point le plus proche du soleil ce jeudi 12 janvier. Si le ciel est dégagé, la comète pourrait être visible à l'œil nu.

50.000 ans après son dernier passage au-dessus de la tête de nos ancêtres, la comète C/2022 E3 (ZTF) fait son retour en grande pompe ce 12 janvier. Venue des confins du système solaire, elle connaît ce jeudi son périhélie, le point de sa trajectoire le plus proche du Soleil, alors qu'elle n'était jusqu'alors observable qu'avec un télescope.

C/2022 E3 (ZTF) a été découverte en mars 2022 par le programme de relevé astronomique du ciel Zwicky Transient Facility, qui exploite un télescope en Californie. Elle proviendrait du nuage d'Oort, vaste ensemble composé de comètes, dont la distance est estimée à 3,2 années-lumières du Soleil.

Observable jeudi au petit matin

Les comètes sont de petits corps célestes - C/2022 E3 (ZTF) possède un diamètre d'un kilomètre - constitué d'un noyau de glace et de poussière. Quand elles se rapprochent du Soleil, le noyau de glace des comètes se sublime, et laisse échapper une longue traînée de poussière où vient se refléter la lumière du Soleil. C'est cette traînée qui est observable depuis la Terre. C/2022 E3 (ZTF) pourrait donc être observable dans un ciel sombre dès ce jeudi soir.

"La trajectoire des comètes est souvent imprévisible. Mais si C/2022 E3 (ZTF) continue dans sa dynamique de brillance actuelle, il sera facile de l'observer avec des jumelles, et il pourrait même être possible de l'observer à l'œil nu dans un ciel sombre", écrivait fin décembre la Nasa.

L'agence spatiale américaine ajoute que les passionnés d'étoiles de l'hémisphère nord pourront observer la comète au petit matin, alors qu'elle se déplace au nord-ouest durant le mois de janvier. Au début du mois de février, ce seront désormais les habitants de l'hémisphère sud qui auront cette chance.

"Il n'est pas prévu que cette comète soit aussi impressionnante que le fut NEOWISE en 2020. Mais cela reste une opportunité unique de se confronter à un visiteur glacé en provenance d'un système solaire lointain", poursuit la Nasa.

Mobiliser sa vision périphérique

Actuellement, C/2022 E3 (ZTF) se situe à environ 150 millions de kilomètres de notre planète. Lorsque sa trajectoire passera au plus près de la terre, "uniquement" 43 millions de kilomètres" nous séparerons de l'objet glacé.

"On peut avoir une bonne surprise et voir un objet deux fois plus brillant que prévu", a confié à l'AFP Nicolas Biver, astrophysicien. L'apogée de la brillance de la comète C/2022 E3 (ZTF) pourrait intervenir plus tard, le 1er février, date où elle sera la plus proche de la Terre.

Pour ceux souhaitant observer la comète, la condition primordiale est de trouver un ciel dégagé. Selon les astronomes, la meilleure fenêtre de tir se situera lors du week-end des 21 et 22 janvier, ainsi que la semaine qui suivra. Durant cette période, C/2022 E3 (ZTF) se situera entre les constellations de la Petite Ourse et de la Grande Ourse, avant de partir vers l'Hémisphère Sud, puis de potentiellement disparaître à tout jamais pour nos yeux humains.

L'observation de l'astre peut également être facilitée par la technique de la vision décalée, poursuit La Croix, qui consiste à regarder non pas directement l'objet désiré mais légèrement à côté. Plus concrètement, il convient de mobiliser non pas le centre de la rétine, mais sa périphérie pour observer un objet céleste. Des applications ou sites d'observations stellaires peuvent également être mobilisés pour observer C/2022 E3 (ZTF).

Dernière visite avant disparition

Comme l'indique sa trajectoire, la comète pourrait "définitivement être éjectée du système solaire" après son passage dans le ciel. Cette dernière visite pourrait être l'occasion de mieux comprendre la composition des comètes, notamment grâce au télescope James Webb.

"On va l'observer sous toutes ses coutures. Ça n'est pas la comète du siècle mais on est content de pouvoir observer des comètes comme celles-ci tous les un ou deux ans, parce qu'on les considère comme des vestiges de la formation du système solaire", a poursuivi à l'AFP Nicolas Biver.

Sur Twitter, Éric Lagadec, astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur, a partagé une photo de l'objet céleste. "Admirez sa chevelure et ses deux queues", s'est-il émerveillé. "Sa courte queue de poussière large et sa longue queue d'ions faibles s'étendant sur un champ de vision de 2,5 degrés de large", a ajouté la Nasa.

Jules Fresard