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Attentats en Afghanistan revendiqués par les taliban, 30 morts

Sur les lieux d'un attentat à la bombe samedi à Kandahar, en l'Afghanistan. Les taliban ont revendiqué la responsabilité d'une série d'attentats suicides qui ont fait au moins 30 morts dans la ville du sud du pays. /Image tournée le 13 mars 2010/REUTERS/R

Sur les lieux d'un attentat à la bombe samedi à Kandahar, en l'Afghanistan. Les taliban ont revendiqué la responsabilité d'une série d'attentats suicides qui ont fait au moins 30 morts dans la ville du sud du pays. /Image tournée le 13 mars 2010/REUTERS/R - -

par Ismaïl Sameem KANDAHAR/KABOUL - Les taliban ont revendiqué la responsabilité d'une série d'attentats suicides qui ont fait 30 morts samedi à...

par Ismaïl Sameem

KANDAHAR/KABOUL (Reuters) - Les taliban ont revendiqué la responsabilité d'une série d'attentats suicides qui ont fait 30 morts samedi à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan.

Les taliban ont perpétré quatre attentats à la bombe au coeur de Kandahar et ont infligé de lourdes pertes aux "ennemis des moudjahidine", disent les taliban dans un communiqué publié sur leur site internet.

Ces attentats doivent servir de "message" à l'intention du général Stanley McChrystal, commandant des forces de l'Otan, qui prépare une opération à Kandahar contre les combattants, ajoute le communiqué.

Un responsable du principal hôpital de Kandahar, Abdul Qayyum Pukhla, a déclaré que parmi les 27 morts et les 52 blessés transportés dans l'établissement figuraient des civils et des policiers.

L'explosion la plus forte visait la prison de Kandahar, peut-être pour tenter d'y rééditer les évasions d'il y a deux ans. Les taliban s'étaient alors attaqués à la prison de Kandahar, ce qui avait permis l'évasion d'un millier de détenu, parmi lesquels se trouvaient 400 miliciens islamistes.

Ahmad Wali Karzaï, demi-frère du chef de l'Etat Hamid Karzaï et président du conseil provincial, a déclaré à Reuters que 30 personnes avaient été tuées, dont beaucoup de femmes et d'enfants réunis dans une salle de mariage proche du quartier général de la police, cible de la première explosion.

LA PRISON, PRINCIPALE CIBLE

Il a fait état de deux autres explosions: celle d'une moto garée devant son propre domicile et un attentat suicide perpétré par un cycliste. Selon lui, ces attentats visaient à faire détourner l'attention de l'attaque principale, à la prison.

Les policiers déployés près du quartier général de la police, visé par la première explosion ont ouvert le feu, a rapporté un journaliste de Reuters. Les vitres des immeubles voisins ont été soufflées.

"La cible principale était la prison. La prison est très bien gardée. C'était une très forte explosion", a dit Ahmad Wali Karzaï.

"La ville est calme maintenant. Tout est calme est sous contrôle", a-t-il ajouté deux heures après les attentats.

Il a expliqué que la tentative de faire évader des détenus avait échoué parce que, depuis la précédente évasion, les forces canadiennes ont construit des fortifications autour de la prison.

Un porte-parole de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) dirigée par l'Otan a confirmé qu'il y avait eu au moins trois explosions dans la ville et il a ajouté sans autre précision que les forces étrangères apportaient leur assistance à la demande des autorités afghanes.

Parlant de "phase décisive" de la guerre, Robert Gates, secrétaire américain à la Défense, a annoncé mardi qu'une opération visant à reprendre l'entier contrôle de la province de Kandahar allait être lancée prochainement.

Selon l'état-major américain, une bonne partie de la province se trouve toujours aux mains des taliban, qui multiplient les actes de guérilla.

L'essentiel des 30.000 soldats supplémentaires dont le président américain Barack Obama a ordonné le déploiement en Afghanistan devraient être envoyés à Kandahar dans le cadre de la grande opération qui doit être lancée prochainement.

Des milliers de soldats canadiens patrouillent aussi dans la ville.

Avec Peter Graff, Hamid Shalizi et Jonathon Burch à Kaboul, version française Jean-Philippe Lefief et Nicole Dupont