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Amerrissage sans accroc pour la capsule Crew Dragon de SpaceX

La capsule Crew Dragon de Space X, premier vaisseau privé habitable à s'amarrer à l'ISS, est revenue sans encombre sur Terre ce vendredi. Après 8 ans d'arrêt, elle va permettre à la Nasa de renvoyer des astronautes dans l'espace depuis les Etats-Unis.

Après avoir passé six jours dans l'espace et réussi à s'amarrer à la station spatiale internationale (ISS), la nouvelle capsule Crew Dragon de SpaceX est revenue ce vendredi sur Terre. Transportant un mannequin à son bord, il s'agissait d'une mission de démonstration avant une première mission habitée prévue cette année. Le succès de l'opération ouvre la voie à la reprise des vols habités depuis les Etats-Unis, pour la première fois depuis 2011.

Une descente de plusieurs heures de l'ISS vers l'océan Atlantique

La capsule s'est détachée ce vendredi vers 8h30 de l'ISS afin de descendre vers l'atmosphère. A l'issue d'une heure de suspense, le véhicule a amerri dans l'océan Atlantique à 370 km au large de la Floride. C'est de cette manière, en capsule, que les astronautes des missions Apollo revenaient sur Terre, repêchés par des navires, et c'est ainsi que les prochains astronautes américains termineront leurs futurs voyages dans l'espace à bord de Dragon.

La chute de la capsule a été élégamment ralentie par quatre grands parachutes, qui se sont ouverts sans accroc, selon les images retransmises en direct par la Nasa depuis des navires.

"Bon amerrissage de Dragon confirmé!" a annoncé SpaceX. "Très belle ouverture des parachutes", a confirmé Benjamin Reed, directeur des mission habités chez SpaceX. "Je tremble encore".

L'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine, a immédiatement célébré "une nouvelle grande étape d'une nouvelle ère des vols spatiaux habités", tandis que les félicitations commençaient à pleuvoir, notamment de l'Agence spatiale européenne.

Tôt vendredi matin, allumant brièvement ses propulseurs au-dessus du Soudan, à 410 km d'altitude, elle s'était détachée en douceur, puis avait engagé sa "désorbitation", la phase la plus périlleuse de la mission: freiner et engager la rentrée atmosphérique, qui fait monter la température à des niveaux infernaux.

Le bouclier thermique a tenu. Bob Behnken, l'un des deux astronautes qui voyageront la prochaine fois dans Dragon pour un aller-retour vers l'ISS, a raconté vendredi que la rentrée était un intense moment "émotionnel" et "physique". "On voit la lumière de l'atmosphère qui chauffe (...) On voit de la lumière orange qui clignote".

Seul un mannequin stoïque était à bord (baptisé Ripley en hommage à l'héroïne de la série de films Alien). Le premier vol habité doit avoir lieu avant la fin de l'année.

Les Américains à nouveau dans la course du transport humain vers l'ISS

C'est la première fois qu'un véhicule habitable privé s'est amarré à l'ISS. C'est aussi le premier lancement d'un vaisseau conçu pour transporter des humains depuis les Etats-Unis en huit ans. 

Après la retraite des navettes, qui ont connu deux accidents catastrophiques, le gouvernement américain s'est tourné, sous Barack Obama, vers SpaceX et Boeing pour développer des taxis pour l'ISS. La Nasa n'assume plus la totalité des coûts et achète le service. Le programme a pris trois ans de retard.

En attendant que ces nouvelles capsules soient opérationnelles, les Russes ont l'exclusivité de l'accès humain à l'ISS. La Nasa leur achète des sièges pour ses astronautes, qui s'entraînent avec les cosmonautes russes. Avec Dragon et le Starliner de Boeing, qui n'a pas encore été testé, la Nasa n'aura plus besoin de la Russie, même si la coopération entre les deux agences spatiales continuera.

Liv Audigane avec AFP