BFMTV
Santé

Votre humeur dépend de la nourriture que vous mangez

-

- - -

La santé mentale peut-elle être influencée par l'alimentation? C'est ce qu'estiment des chercheurs qui précisent qui plus est que les besoins changent avec l'âge. Après 30 ans, il serait ainsi recommandé de beaucoup miser sur les antioxydants grâce aux fruits.

Parce qu’ils sont riches en vitamines, en minéraux, en fibres, les fruits et légumes sont des aliments à consommer tous les jours, à raison de cinq portions quotidiennes. Ils sont surtout indispensables pour leur rôle protecteur dans la prévention de maladies apparaissant à l’âge adulte, comme les cancers, les maladies cardiovasculaires, l’obésité ou encore le diabète.

Mais selon des chercheurs de la Binghamton University, ils font également partie des aliments qui ont une véritable influence sur le moral et plus précisément la santé mentale. Leur étude affirme même que les pratiques alimentaires affectent différemment le moral des jeunes adultes par rapport aux adultes plus âgés. Les scientifiques ont mené une enquête sur Internet, demandant aux gens de remplir un questionnaire qui comprend des questions sur les groupes alimentaires associés à la neurochimie.

En analysant les résultats, ils ont constaté que l'humeur chez les 18-29 ans dépend de la nourriture qui augmente la disponibilité et la concentration de deux neurotransmetteurs, la sérotonine et la dopamine, connus pour favoriser la "bonne humeur". Et la nourriture la plus appropriée semble être la viande rouge ou blanche, à raison de trois fois par semaine. Les jeunes adultes qui ne suivent pas cette recommandation seraient ainsi plus à risque de détresse mentale.

Cependant, l'humeur au beau fixe chez les plus de 30 ans dépend davantage d'aliments riches en antioxydants: les fruits et légumes. Mais aussi du fait d'éviter certains aliments ou mauvaises habitudes qui activent de façon inappropriée le système nerveux sympathique, liée à la réaction innée de lutte ou de fuite appelée réponse au stress. En cause notamment, les aliments avec un indice glycémique élevé (pâtisseries) et le fait de sauter le petit-déjeuner.

Lutter contre les radicaux libres

"L'une des principales conclusions est que le régime et les pratiques alimentaires affectent différemment la santé mentale chez les jeunes adultes par rapport aux adultes matures", a déclaré Begdache, principal auteur de ces travaux. Les adultes "matures" seraient quant à eux plus sensibles à la consommation régulière de sources d'antioxydants (enzymes et vitamines) car le vieillissement provoque une augmentation de la formation de radicaux libres (oxydants) dans l'organisme.

Les besoins en antioxydants augmentent donc avec l'âge, car "les radicaux libres provoquent des perturbations dans le cerveau, ce qui augmente le risque de détresse mentale." affirme la chercheuse. "En outre, notre capacité à réguler le stress diminue avec l'âge, donc si nous consommons des aliments qui activent la réponse au stress, comme trop de glucides, nous sommes aussi plus susceptibles de souffrir de détresse mentale."

Mais pour que l'humeur soit "optimale", ces bonnes habitudes alimentaires doivent s'accompagner d'une autre mesure indispensable: l'activité physique. A raison de plusieurs séances par semaine, le sport permet en effet d'augmenter la concentration des neurotransmetteurs qui favorisent une bonne santé mentale. Les chercheurs souhaitent maintenant comparer l'apport alimentaire entre hommes et femmes et leurs humeurs respectives.

"Il existe une différence entre les sexes dans la morphologie du cerveau", expliquent-ils. De fait, il se pourrait que leur cerveau ne soit pas sensible aux mêmes aliments et que le risque de détresse psychologique ne soit pas le même selon le genre.

Alexandra Bresson