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Santé

Violences conjugales: la HAS appelle les médecins à questionner systématiquement les patientes

Une écoutante de la plate-forme téléphonique du 3919, numéro d'appel unique destiné aux femmes victimes de violences conjugales, en 2010 à Paris PHOTO D'ILLUSTRATION

Une écoutante de la plate-forme téléphonique du 3919, numéro d'appel unique destiné aux femmes victimes de violences conjugales, en 2010 à Paris PHOTO D'ILLUSTRATION - Jacques Demarthon-AFP

La Haute autorité de santé estime nécessaire de normaliser le questionnement des patientes sur les violences conjugales lorsqu'elles consultent des professionnels de premier recours.

À l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ce 25 novembre, la Haute autorité de santé "a décidé de déployer nationalement un outil d'aide au repérage des violences conjugales", a-t-on appris par communiqué ce mercredi.

L'objectif de la HAS est de normaliser le sujet chez les professionnels, afin de prendre en charge plus rapidement les femmes victimes de violences.

Chaque année, plusieurs dizaines de femmes sont tuées par leur conjoint ou mari. En 2021, les services de police et les unités de gendarmerie ont recensé 122 féminicides. Cette année, l'association Nous Toutes a déjà dénombré 121 féminicides.

"Un risque vital"

Le document, qui sera diffusé largement avec l’appui de l’Assurance Maladie, encouragera les professionnels "à questionner systématiquement toutes leurs patientes sur l'existence de violences conjugales, actuelles ou passées."

"Des violences non repérées ont des conséquences sur la santé physique et psychique et deviennent généralement plus fréquentes et sévères avec le temps, jusqu’à représenter un risque vital", rappelle la HAS.

"Ce rôle est d’autant plus important que les médecins, par la relation de confiance qu’ils entretiennent avec leurs patientes, sont bien souvent les premiers professionnels auxquels s’adressent les femmes victimes de violences", justifie la Haute autorité de santé.

Selon l'insitut BVA, qui a mené une étude sur le sujet pour la HAS en octobre 2022 sur un échantillon représentatif de 875 femmes, 96% des patientes considèrent qu’un questionnement systématique est une bonne chose.

Ariel Guez