BFMTV
Santé

VIH: les premiers autotests sont arrivés

À partir de ce mardi, il est désormais possible de se procurer en pharmacie un autotest de dépistage du VIH. Ils sont délivrés sans ordonnance.

Marisol Touraine l’avait promis: il est désormais possible de tester soi-même sa séropositivité, chez soi. Des autotests du sida sont disponibles à partir de ce mardi dans les pharmacies et officies en ligne, sans ordonnance y compris pour les mineurs. Le test ne prend que quelques minutes. Il suffit d’une simple goutte de sang prise au bout du doigt pour voir apparaître un quart d’heure plus tard, le résultat sur une bandelette, à la manière d’un test de grossesse.

Une ligne: tout va bien. Deux lignes rosés: "Vous êtes probablement séropositif", dit la notice. En cas de séropositivité, il faut impérativement contacter un médecin traitant ou Sida Info Service (0 800 840 800, anonyme et gratuit), dont les coordonnées sont sur la boîte.

Le VIH détectable au bout de trois mois

La fiabilité de l'autotest est de 99%. On est "vraiment proche de 100% à partir moment où le test est réalisé trois mois après la dernière prise de risque", explique Fabien Larue, patron d'AAZ-LMB (qui fabrique le test, commercialisé par les Laboratoires Mylan en France).

L'efficacité n'est en revanche pas assurée, en cas d'infection récente par le VIH, c'est à dire inférieure à trois mois. C'est en effet le délai nécessaire pour que l'organisme développe un taux suffisant d'anticorps détectable avec ce test.

Toucher un nouveau public

Le dispositif est attendu depuis longtemps par les professionnels de santé comme une arme de plus dans la lutte contre la propagation du virus. Aujourd’hui un séropositif sur cinq ignore qu’il est infecté, soit environ 30.000 personnes susceptibles de contaminations.

"50% des gens qui ont pris des risques n'en parlent même pas à leur médecin traitant. Ils n'ont pas envie d'en parler, ne veulent pas entrer dans un centre de dépistage anonyme et gratuit. On espère que ces autotests vont toucher cette population pour laquelle on n'arrive pas à banaliser les tests qui sont proposés dans le système de soin", explique Gilles Pialoux, service maladies infectieuses hôpital Tenon.

"Ça fait des mois et des mois qu'on l'attend", se réjouit le vice-président de l'association Aides. "C'est un outil qui va se rajouter aux possibilités qui existent déjà pour se faire dépister: chez son médecin, en laboratoire, en centre de dépistage anonyme et gratuit et auprès d'associations comme AIDES". Il voudrait néanmoins en faire baisser le prix qu'il juge "très cher".

Le prix pourrait en effet être un frein, le kit est vendu entre 25 et 28 euros.

K. L. avec Antoine Heulard et Audrey Alos