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Une vaccination obligatoire en France? Pour Attal, "la question se posera" mais plus tard

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal le 28 octobre 2020 à Paris

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal le 28 octobre 2020 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Afin d'endiguer l'épidémie de Covid-19, la vaccination obligatoire des Français a plusieurs fois été mise sur le tapis, mais le gouvernement préfère pour le moment rester prudent sur ce sujet.

Le vaccin contre le Covid-19 sera-t-il obligatoire? La question est régulièrement posée, et discutée à l'Assemblée comme au sommet de l'État, alors qu'aucun vaccin n'a encore été officiellement autorisé. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a donné un horizon de réponse dans une interview publiée ce samedi dans le Journal Du Dimanche.

"La question se posera quand on ­connaîtra les propriétés des vaccins", explique le porte-parole. "Nous devons intégrer le fait que nous aurons un recul limité."

Les candidats-vaccins encore à l'étude

En effet, malgré les bons résultats des candidats-vaccins publiés dans des communiqués par les entreprise pharmaceutiques Pfizer/BioNTech ou Moderna - efficacité de leur vaccin à plus de 90% - il faut garder à l'esprit que l'efficacité et l'innocuité d'un vaccin se confirment d'habitude sur plusieurs années, et non quelques mois. Difficile par exemple d'avoir du recul sur des effets secondaires potentiels pouvant arriver des mois après injection.

En Europe, c'est l'Agence Européenne du Médicament (EMA), qui décide de la mise sur le marché ou non d'un traitement. Elle est actuellement en train d'étudier les données cliniques de Pfizer ou encore d'AstraZeneca et prévoit de donner son avis favorable à un premier vaccin contre le coronavirus "d'ici la fin de l'année" en vue d'une distribution "à partir de janvier", expliquait son directeur mi-novembre.

Pour l'instant, "l'important, c'est d'anticiper pour être prêts dès que les premiers vaccins arriveront. Nous avons des ­contrats en discussion : trois signés, au moins trois autres très avancés et d'autres en discussion. Avec en moyenne 30 millions de doses par ­contrat", explique Gabriel Attal.

La "transparence" pour retrouver la confiance des Français

Plusieurs personnalités politiques se sont prononcées en faveur d'une vaccination obligatoire. Mais des médecins et scientifiques préviennent déjà qu'il n'y aura certainement pas assez de doses rapidement pour tous, et qu'il vaut mieux viser une partie de la population dans un premier temps. De plus, la méfiance actuelle à l'encontre du vaccin pourrait entraîner un profond mouvement de refus des Français.

"Le Président a été clair mercredi en ­Conseil des ministres : la ­condition essentielle à la confiance des Français, c'est la transparence. Elle sera notre valeur absolue", dans le cadre d'une campagne de vaccination, déclare encore Gabriel Attal.

Encore faudra-t-il d'abord la retrouver. Selon un sondage Elabe pour BFMTV diffusé ce mercredi, seuls 4 Français interrogés sur 10 envisagent actuellement de se faire vacciner contre le Covid-19, une proportion en baisse de 5 points depuis le 29 octobre.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV