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Santé

Vers la fin de la "maltraitance ordinaire" à l'hôpital ?

Ignorer un patient est désormais considéré comme de la "maltraitrance ordinaire".

Ignorer un patient est désormais considéré comme de la "maltraitrance ordinaire". - -

La Haute autorité de santé publie un guide à destination des professionnels pour les sensibiliser à un comportement plus respectueux entre les patients et leurs familles.

Malades laissés dans un couloir sans explication, vieux monsieur auquel le chef de service dit "il" et non pas "vous", blouses laissant les fesses des patients à l'air... Autant de pratiques dégradantes avec lesquelles la Haute autorité de la santé (HAS) veut en finir pour de bon. Elle publie un guide pratique sur la "maltraitance ordinaire à l'hôpital".

Il s'agit d'un petit livret à destination des professionnels de santé pour leur permettre d'évaluer leurs pratiques en matière de "bientraitance", un concept relativement neuf dans le monde de la santé.

Ce guide a été écrit après la remise d'un rapport en 2009 dressant la liste des petits gestes du quotidien à l'hôpital considérés comme de la "maltraitrance ordinaire, banalisée, parfois presque invisible et impalpable" et donnant l'impression au patient d'être "transparent".

Vers la fin des "fesses à l'air"

L'organisation, cet été, d'une pétition en ligne contre l'usage à l'hôpital de "chemises ouvertes dans le dos qui laissent les fesses des patients à l'air" et sa forte médiatisation témoigne d'ailleurs d'une nouvelle sensibilité sur ces sujets.

Pour Véronique Ghadi, responsable à la HAS, ces blouses impudiques constituent une claire "atteinte à la dignité et à l'intimité" des patients. "On a été ravis de voir depuis que les hôpitaux avaient augmenté leurs achats de blouses et chemises fermées" glisse-t-elle.

Symboliquement, la pétition sur internet avait été initiée non pas par un malade mais par une femme médecin généraliste, connue sous le pseudo de Farfadoc. Un geste qui montre que les patients n'osent pas encore briser le tabou de cette "maltraitrance ordinaire".