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Santé

Variole du singe: une étude britannique soulève l'espoir d'un traitement antiviral efficace

Le Royal Victoria Infirmary de Newcastle, en janvier 2020

Le Royal Victoria Infirmary de Newcastle, en janvier 2020 - PAUL ELLIS / AFP

L'étude a paru mardi dans la revue scientifique The Lancet. Des chercheurs britanniques y exposent le cas d'un patient atteint de la variole du singe ayant vu ses symptômes s'abréger après avoir été traité au moyen de l'antiviral Tecovirimat. Mais la faiblesse du panel examiné incite à la plus grande prudence et à la poursuite des recherches, selon les auteurs de l'article scientifique eux-mêmes.

En Europe, on recense pour le moment 85 cas de cette maladie - dont cinq en France - connue sous le nom de "variole du singe". Or, des scientifiques britanniques indiquent déjà une possible sortie de crise, en suggérant d'explorer la piste d'un traitement antiviral potentiellement efficace contre celle-ci. Tel est en tout cas la conclusion de l'étude qu'ils ont publiée dans la revue spécialisée The Lancet mardi, et relayée ce mercredi par The Independent.

Après avoir visé sept cas liés à de précédentes manifestations de la maladie au Royaume-Uni - entre 2018 et 2021 -, les experts ont en effet noté que l'un des patients avait vu ses symptômes réagir et s'abréger après avoir bénéficié d'un antiviral conçu contre la version plus générique de la variole.

Isolement et traitement antiviral différencié

Dans le détail, cinq des patients objets de l'étude ont passé plus de trois semaines en quarantaine. Outre l'isolement, les spécialistes ont enrichi la prise en charge par l'emploi des deux antiviraux élaborés contre la variole, faute de l'existence à ce stade d'un médicament spécifique à la lutte contre "la variole du singe": le Brincidofovir et Tecovirimat.

Trois malades ont reçu le premier, et celui-ci s'est montré inefficace. Mais l'un des patients a quant à lui bénéficié du Tecovirimat et son infection s'est avérée plus courte que les autres.

Plaidoyer pour la poursuite des recherches

Un panel réduit à sept individus, un écourtement des symptômes chez un patient seulement: autant dire que la modestie des effectifs présentés dans l'étude incite à la prudence.

Ses auteurs le reconnaissent d'ailleurs eux-mêmes dans leur rapport, décrivant surtout leur travail comme un plaidoyer en faveur d'une intensification des investigations en la matière: "Nos observations sur ces petites séries vont dans le sens de la conduite de recherches supplémentaires autour du traitement par antiviraux de cette maladie tropicale négligée".

L'heure n'est toutefois pas à l'alarmisme. Les autorités médicales rappellent régulièrement que la variole du singe est en principe moins grave que la variole elle-même et, lundi, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a jugé "très faible" le risque de contagion à travers la population générale.

En cas de manifestation du virus, les experts recommandent de s'isoler jusqu'à la disparition des croûtes cutanées.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV