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Variant Omicron: ce que l'on sait du premier cas détecté en France

Ce premier cas positif a été détecté à La Réunion, sur un homme de 53 ans revenant d'Afrique australe.

Après le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et la République Tchèque, la France compte à son tour la présence du variant Omicron sur son territoire. L'annonce a été faite ce mardi par le docteur Patrick Mavingui, responsable de l'Unité mixte de recherche processus infectieux en milieu insulaire tropical basée à Saint-Denis, lors d'une interview accordée à nos confrères de Réunion la 1ère. Egalement interrogé par BFMTV ce mardi matin, le docteur a fait le point sur l'identité de ce premier patient.

· Identifié à La Réunion

C'est sur l'île de La Réunion que le premier patient français atteint du variant Omicron a été détecté. Dimanche, les résultats de six cas suspects identifiés par l'ARS locale ont été transmis à l'équipe du docteur Mavingui, basée sur l'île, composée de spécialistes du séquençage, permettant d'identifier efficacement les variants.

"La première information que je peux donner, c'est l'apparition avec le variant Omicron de nombreuses mutations dans la protéine Spike du virus. On observe 32 mutations, alors que le variant Delta en comptait neuf. Cela peut être inquiétant car certaines mutations sont déjà connues pour augmenter la contagiosité", a détaillé sur BFMTV Patrick Mavingui.

Comme l'a expliqué le docteur, la proximité de l'île de La Réunion avec l'Afrique australe peut en partie expliquer pourquoi le premier patient français atteint du variant Omicron y a été observé. C'est en Afrique du Sud que le variant a été identifié pour la première fois, et là où il est particulièrement virulent.

· Un homme de 53 ans

Le premier patient français est un homme, âgé de 53 ans. Parti le 14 novembre, il a voyagé au Mozambique, en faisant une escale en Afrique du Sud. Il est revenu sur l'île de La Réunion le 19 novembre.

Parmi les cinq autres cas suspects identifiés à La Réunion qui ne se sont finalement pas révélés être positif au nouveau variant, certains avaient également réalisé des déplacements à l'étranger, dont un en Afrique australe.

"On avait six cas suspects, un seul est ressorti Omicron positif. Les cinq autres personnes semblent avoir été infectées par le variant Delta", a précisé le docteur Mavingui.

· Des symptômes classiques

Le patient souffre de symptômes classiques, relatifs à une infection au Covid-19. Avant la découverte de son infection par ce nouveau variant, il était symptomatique, avec de la toux, des douleurs musculaires et de la fièvre.

"D'après les informations que j'ai, l'état de santé du patient n'est pas dégradé, et son évolution est favorable", a détaillé Patrick Mavingui sur BFMTV.

Quand au statut vaccinal du patient, "je ne possède pas cette information", a-t-il ajouté. Même s'il considère que le fort taux de vaccination en France joue son rôle dans le degré de sévérité des patients malades.

Pour l'instant, malgré le fait que l'Organisation mondiale de la santé ait évoqué un variant présentant "un risque très élevé" au niveau mondial, sa dangerosité par rapport aux autres mutations ne semble pas être prouvée. "En Afrique du Sud, pour l'instant, il semble que ce variant, bien que très transmissible, n'entraîne pas de cas plus sévères que le variant Delta", a détaillé Patrick Mavingui.

· A l'isolement à domicile

L'homme de 53 ans est en isolement chez lui, tout comme son entourage, et n'est donc pas hospitalisé. Sur Europe 1 ce mardi, Gabriel Attal a expliqué que "six personnes sont des contacts à risque, trois dans son entourage professionnel et trois dans sa famille".

Cet isolement doit durer 10 jours. Au bout de ce laps de temps, le malade devra à nouveau être testé pour mesurer s'il est encore atteint par le virus.

D'autres résultats de séquençage, relatifs à d'autres cas suspects, sont attendus dans les prochaines heures. Face au variant Omicron, l'Afrique du Sud devrait atteindre d'ici la fin de la semaine les 10.000 cas détectés quotidiennement.

Jules Frésard