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Santé

Val-de-Marne: un hôpital dénonce l'empoisonnement de trois chercheurs

Institut Gustave Roussy, à Villejuif, dans le Val-de-Marne.

Institut Gustave Roussy, à Villejuif, dans le Val-de-Marne. - -

Les trois chercheurs ont été intoxiqués après qu'une substance toxique a été mise dans une bouilloire. Pour la direction, cet empoisonnement est "forcément intentionnel".

Ils avaient été pris lundi 31 mars de vomissements et de maux de tête après avoir bu un café préparé avec de l'eau chauffée dans une bouilloire de leur salle de pause. L'institut Gustave-Roussy à Villejuif, dans le Val-de-Marne, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, a annoncé avoir déposé plainte lundi pour tentative d'empoisonnement après l'intoxication de trois chercheurs, a-t-on appris mercredi auprès de l'établissement, confirmant une information du Parisien.

Après des examens à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, les trois chercheurs de l'unité de recherche étaient ressortis dans la journée.

Le même jour, les employés de l'unité découvraient que la porte du frigo de leur salle de repos avait été forcée et que plusieurs tubes de culture des laboratoires avaient été déplacés derrière des meubles du pavillon.

Une substance toxique dans la bouilloire

La direction a déposé plainte après la découverte dans la bouilloire utilisée par les chercheurs pour leur consommation de boissons chaudes d'une substance toxique, l'azide de sodium, un produit utilisé dans les laboratoires pour conserver des échantillons biologiques et alors que des examens avaient prouvé que l'eau du robinet était propre à la consommation.

Pour l'heure, le directeur général adjoint de l'institut Gustave-Roussy ne s'explique pas la présence dans la bouilloire de cette substance, inappropriée pour un éventuel détartrage: "Compte tenu de la concentration, on peut exclure la maladresse", ajoutant que "la dose aurait pu conduire à des conséquences plus graves". Les trois chercheurs auraient manifesté des symptômes immédiatement après l'ingestion: "Ils ont à peine bu qu'ils ont senti une odeur anormale, ils ont recraché et ont été immédiatement pris d'étourdissements et d'une perte de connaissance", a expliqué Charles Guépratte.

"La direction considère que c'est forcément intentionnel et qu'il s'agit d'un acte de malveillance", a continué Charles Guépratte, même si elle reconnaît ne pas avoir d'"explications, ni même l'idée d'un mobile". Les pavillons de recherche n'étant "traditionnellement pas les lieux les plus sécurisés", la direction a mis en place des mesures de surveillance particulières et a demandé à ses salariés d'être vigilants, de fermer les portes et de rincer les récipients avant utilisation.

A. D. avec AFP