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Santé

Urgences à Paris: un plan pour diviser le temps d'attente par deux

Un couloir du service des urgences de l'hôpital parisien Saint-Antoine

Un couloir du service des urgences de l'hôpital parisien Saint-Antoine - -

Le temps moyen de prise en charge étant proche de quatre heures aux urgences, l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris s'est engagée mardi à le ramener à deux heures d'ici cinq ans.

Réduire de moitié le temps de prise en charge aux urgences d'ici cinq ans, c'est la promesse faite mardi par Martin Hirsch, directeur de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Comment? En améliorant notamment l'organisation des services et l'orientation en amont des patients.

Aujourd'hui proche de 4 heures pour les adultes, le temps moyen de prise en charge (soit le délai entre l'arrivée à l'hôpital et la sortie quand il n'y a pas d'hospitalisation) sera ramené à 2 heures, et pour les enfants, de 2h25 à moins d'une heure, assure l'AP-HP.

"Utiliser l'existant"

L'idée du plan est d'"aider à mieux orienter, en travaillant avec la médecine de ville, avec les pompiers, les structures médico-sociales" pour faire en sorte que le recours aux urgences ne soit pas systématique "si on peut proposer autre chose", a résumé Martin Hirsch.

"Le moyen principal d'action n'est pas d'ajouter des personnels, (ni) d'ajouter des euros. Le moyen principal, c'est d'utiliser l'existant, et c'est pas si facile que ça. Il y a peut être des exemples à prendre chez nos concurrents (le privé, ndlr), avec des densités de personnels qui ne sont pas nécessairement plus fortes", a relevé Loïc Capron, président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP, l'instance qui représente le personnel médical et qui a adopté mardi ce plan.

Orienter les patients vers des généralistes

Pour réduire les délais, l'AP-HP compte par exemple généraliser les circuits courts dédiés aux patients dont l'état ne nécessite pas d'hospitalisation, ni d'examens biologique ou de radiologie compliqués - ce qui est le cas pour 20% des adultes, 40 à 50% des enfants. Cela permet de faire rapidement le tri de ces patients et de les évaluer.

L'AP-HP veut aussi mieux réguler les patients en amont, en orientant par exemple certains d'entre eux qui appellent le 15 vers des médecins généralistes qui exercent dans un cabinet ouvert le soir.

L'AP-HP mise en outre sur le milieu associatif (médecins retraités ou jeunes bénévoles) pour établir un lien entre les familles, les patients et le personnel soignant aux urgences mêmes, où les conditions d'accompagnement des proches devraient également être assouplies.

Quelque 40 millions d'euros seront consacrés aux transformations architecturales des services d'urgence de plusieurs établissements.

M.G. avec AFP